La pente est vertigineuse. Vous en avez le souffle coupé.
Samuel Carraux s’élance sur son snowboard en une chorégraphie acrobatique éblouissante. Il trace dans la poudreuse vierge avec la maestria du champion. Mon regard d’admiration se teinte de curiosité. En effet, l’athlète n’est pas dans une simple démarche d’exhibition ni de recherche d’adrénaline ; il a aussi des choses à dire.
J’apprends que Samuel est responsable de Eternal Riders (ER) une association qui réunit des sportifs de l’extrême. Qu’ont-ils de commun à part leur goût pour l’adrénaline ? Tenez-vous bien : ils sont chrétiens et désireux de partager leur foi.
Eternal Riders, c’est du reste aussi une marque de vêtements de sport, une espèce de vitrine pour témoigner de l’Évangile très explicitement.
« Le sport a toujours été mon mode d’expression, raconte Samuel avec passion. Quand, vers 19 ans, je me suis converti, j’ai cru qu’il me faudrait l’abandonner. J’ai mis du temps à saisir que c’est Dieu qui m’avait pourvu de ce caractère et de ce talent et qu’il me demandait de l’exercer pour mieux le servir et lui rendre gloire ». Voilà qui défrise l’image rigide de Dieu et du religieux.
Dans cette société du plaisir où l’on cherche à s’étourdir, c’est un marquage radical que de partager l’Évangile. Samuel est ses collègues veulent montrer qu’il y a une autre intensité de vie qui conduit à réaliser que, sans Jésus, on est tous perdus sur terre. Que sans la rédemption et la croix, on n’a pas la vie éternelle. Les pistes de ski et de VTT ne sont pas les lieux où l’on attend de telles déclarations !
Samuel poursuit : « Le talent reçu, pour être développé, nécessite un fort investissement qui devient la clé de toute réussite. Ce développement est pour moi lié à l’esprit missionnaire. » Et de continuer : « Dans une société fragmentée, les tendances, les modes et l’appartenance à une tribu sont proposées comme schéma d’épanouissement. J’appartiens à la tribu des sportifs de l’extrême et le Seigneur m’a montré que je devais y rester pour les amener à la réalité de l’Évangile qu’ils ne connaissent pas. »
Samuel affirme ainsi sa raison de vivre en s’affichant clairement en tant que chrétien.
Les athlètes de haut niveau deviennent vite des idoles avec beaucoup d’argent en jeu, source de dérèglements. Mais ils peuvent aussi être des ambassadeurs de Jésus-Christ qui les emploie alors pour devenir ses témoins vivants avec le talent dont il les a pourvus.
Cette année, Samuel prend en charge une équipe de jeunes athlètes de 17-20 ans. Sa mission est en filigrane une démarche d’amour, il consacre sa vie pour être au service des sportifs. « On ne peut forcer mais quand je vois une ouverture, je sème une graine », confie -t-il.