Quitté par sa femme, David se retrouve seul et il intègre un hôtel un peu particulier : il a 45 jours pour y trouver l’âme sœur, sinon il sera transformé en l’animal de son choix ! Et il a déjà décidé que ce serait un homard (lobster en anglais)...
Dans un monde où il n’y a pas de place pour les célibataires (ils sont traqués par la police), le seul but est de trouver un conjoint. Et tous les moyens sont bons. Le film pointe du doigt, jusqu’à l’absurde, les pratiques contemporaines de recherche d’un conjoint : sites de rencontres, applications pour smartphones, croisement de différents critères (quitte à tricher pour y arriver), programmes de téléréalité... Dans la première partie du film, la description de ce monde absurde donne naissance à des scènes cocasses et des dialogues surréalistes, où surgissent parfois des épisodes violents ou cruels. Le ton général du film est d’ailleurs assez sombre, avec un langage parfois cru et des situations qui créent un réel malaise.
Dans la deuxième partie, David s’échappe de l’hôtel et se retrouve au milieu d’un groupe de solitaires rebelles, réfugiés dans la forêt, où toute relation amoureuse est interdite. C’est pourtant là que David rencontrera l’amour...
The Lobster est un peu un OVNI cinématographique ! Un film surréaliste, au ton très cynique, souvent drôle et absurde, mais aussi assez sombre. Il peut décontenancer certains spectateurs... mais sous ses aspects de fable, le film s’avère très intéressant pour discuter du couple et de ses relations, ou de la recherche de l’âme sœur. Il interroge aussi sur les modèles que la société peut imposer dans ces domaines, sur la volonté de faire entrer tout le monde dans des cases. L’amour, quel qu’il soit, ne peut être ni contraint ni proscrit. C’est un de nos besoins fondamentaux, mais il ne peut être vécu que dans la liberté. L’Évangile ne dit pas autre chose lorsqu’il nous apprend que Dieu nous aime éperdument, mais qu’il respecte trop notre liberté pour nous obliger à lui répondre.