À la mort soudaine de son frère, Lee Chandler est désigné tuteur de son neveu Patrick. Malgré lui, il se retrouve alors confronté à nouveau au drame qui hante son passé. Au début du film, on ne sait rien de Lee et de son histoire. Il apparaît juste comme un gars un peu taciturne et renfermé, qui vit dans une petite chambre à Boston où il est concierge et homme à tout faire dans un immeuble. Mais petit à petit, par une succession de flashbacks, on découvre son passé et sa famille. On perçoit rapidement qu'un drame le hante et qu’il l’a fui en allant s’installer à Boston. Mais il faut attendre le milieu du film pour que la révélation nous en soit faite, dans une succession de quelques scènes d’une intensité rare, absolument bouleversantes, qui constituent un grand moment de cinéma.
Avec une telle histoire, on aurait pu craindre un drame larmoyant... mais il n'en est rien ! Kenneth Lonergan, le réalisateur, nous propose au contraire un drame aussi intense que pudique. Le scénario, qui fait alterner le présent et le passé, et la mise en scène magistrale, révèlent par petites touches une histoire familiale marquée par le deuil et la séparation.
Mais le film intègre aussi des moments de comédie, trouvant un équilibre subtil entre pleurs et rires. C’est la vie. C’est humain. Malgré le deuil, la vie continue, même si les traumatismes que l’on cache, ou que l’on fuit finissent toujours par ressurgir, avec le poids du remords ou de la culpabilité. Le travail de reconstruction peut être long, et on peut difficilement l’accomplir seul.
On ressort du film ému, hanté par des images paisibles de la mer, ou celles du visage de Casey Affleck (il avait reçu un oscar mérité du meilleur acteur pour ce film)... et avec l'envie de serrer dans nos bras ceux que l'on aime. Un grand film.