Après chaque nouvelle élection, les commentateurs nous disent que le gagnant est en état de grâce tout en se demandant combien de temps cela va durer. En général, les réformes et autres changements proposés (ou imposés) par l’heureux élu ont vite fait de créer de nombreux mécontents. Son état de grâce devient alors un souvenir de plus en plus lointain. Il faudra attendre les élections suivantes pour inaugurer un nouvel état de grâce qui risque, lui aussi, de ne pas durer très longtemps. Je me souviens encore des récits de mon enfance qui commençaient par ces mots : « En l’an de grâce… » Mon imagination prenait alors le dessus et je me sentais comme transporté dans un monde quasi féérique que j’idéalisais. Aujourd’hui, j’ai compris que cette expression était, et est toujours, une manière de désigner les années de l’ère chrétienne. En effet, nous sommes bien en 2017 ap. J.-C. (comprenez 2017 années après la naissance de Jésus-Christ
*). L’expression « an de grâce » a certes vieilli, mais elle témoigne pour moi de ce que Jésus est venu apporter dans ce monde. Depuis sa venue, chaque année est en effet une année de grâce où Dieu nous offre gratuitement en Jésus son amour, son pardon, sa présence…. Rien à voir avec les états de grâce éphémères de nos élus.
En l’an de grâce 1517, un moine nommé Luther à remis en lumière le message évangélique de la grâce. En réalité, il n’a fait que redécouvrir le cœur de l’Évangile. Il n’y a pas de plus beau message que celui de la grâce, mais rien également qui nous soit plus étranger.
En l'an de grâce 2017, partons, nous aussi, à sa (re)découverte. C’est encore jour de grâce aujourd’hui.
Georges Mary
* Le moment de la naissance de Jésus-Christ fut évalué au VIe siècle. On sait maintenant que les calculs ont souffert de quelques approximations.