Malgré l’origine écossaise de sa mélodie, on appelle aussi cet air New Britain. Il fait aujourd’hui partie du patrimoine américain. Le mouvement des Droits civiques l’a entonné, notamment en 1999 pour commémorer John F. Kennedy. Oublié par les Anglais, Judy Collins, accompagnée des cornemuses, en a fait un tube des années 1970.
Mais ce sont avant tout ses paroles qu’il ne faudrait surtout pas oublier.
Hymne autobiographique
Le cantique est né au en 1773, à l’époque de la traite des Noirs, un commerce honteux qui fit la fortune de Nantes et Bordeaux, plaques tournantes du commerce des esclaves. John Newton (1725-1807) était un marin anglais, capitaine de négrier. Pendant deux ans, il avait été lui-même esclave d’un trafiquant en Afrique de l’Ouest. Il était connu pour sa vie de débauche.
C’est le 10 mai 1748, au cours d'une tempête dans l'Atlantique où son bateau a failli couler qu’il s’est converti à Jésus-Christ. Il a par la suite renoncé au trafic d'esclaves au point de devenir militant de la cause abolitionniste. Nommé pasteur anglican, il a milité contre le trafic des esclaves. C’est seulement en 1807, l’année de sa mort, que le Parlement anglais a voté l’abolition de la traite des Noirs.
Il témoigne, à travers cet hymne, comment Dieu lui a fait grâce, lui, un « monstre » des mers, un dealer d’êtres humains.
Un « Gospel » pour découvrir l’Évangile !
Ses paroles s’inspirent de nombreux textes bibliques, notamment des prières de l’Ancien Testament : « Seigneur mon Dieu, … nous ne méritons pas tout ce que tu nous as déjà donné. » « Ceux qui regardent vers lui brillent de joie, et leur visage n’est pas couvert de honte. »
On y voit aussi une allusion à la parabole de Jésus dite du fils prodigue (ce fils qui revient repentant à la maison paternelle après l’avoir désertée).
Quant à « Aveugle, enfin je vois », ce sont les paroles mêmes de cet aveugle que Jésus a guéri.
Rien de plus beau…
quand un texte poétique est servi par une musique qui dégage tant d’émotions ! Ils témoignent ainsi puissamment ensemble de ce que Dieu a fait et peut faire pour nous, quels que soient notre passé et notre présent.
Première strophe
En anglais
Amazing grace, how sweet the sound / That saved a wretch like me!
I once was lost but now I'm found, / Was blind, but now, I see.
Quelques-unes des nombreuses traductions en français
La grâce est joie, surprise, émoi / Salut pour tout pécheur ! /
Enfant perdu, enfant aimé. / Aveugle, enfin je vois.
Traduction de Henri Künzler (2004) Recueil Alléluia n°45-24
Incroyable pardon ! Quelle douce voix que celle / De celui qui a sauvé un misérable tel que moi.
J'étais égaré, mais à présent je me suis retrouvé / J'étais aveugle, mais à présent je vois.
Traduction U2
Grâce infinie de notre Dieu / Qui un jour m’a sauvé
J’allais errant de lieu en lieu / Quand il m’a retrouvé.