L’homme aurait bien eu mauvaise grâce de se prétendre innocent. Des témoins l’avaient formellement reconnu, un grand sac à la main, dans les parages de la maison cambriolée. Le coup de grâce était venu lorsque la police avait confirmé son intrusion dans la maison grâce aux empreintes retrouvées sur place.
Notre homme se dit : « À la grâce de Dieu ! Je n’ai pas d’autre choix que de plaider coupable, d’exprimer mes regrets et de demander un délai de grâce pour tout rembourser. Essayons, on verra bien ce qui arrivera. »
Contre toute attente, sa démarche trouva grâce auprès de la victime. C’est même de bonne grâce que la dame cambriolée retira sa plainte, allant jusqu’à lui faire grâce de l’argent volé.
Ne comprenant pas trop ce qui lui arrivait, notre gracié prit son courage à deux mains et alla trouver sa victime pour tenter de comprendre pourquoi ce retour en grâce.
Celle-ci lui dit : « De grâce, acceptez ce geste ! »
Et, le regardant droit dans les yeux, elle ajouta en pesant ses mots : « Je vous fais grâce des détails, mais vous devez savoir que je n’ai pas toujours été l’honnête femme que vous pensez que je suis. Plus d’une fois, j’ai dû demander grâce moi aussi. Il m’est même arrivé, il y a quelques années de solliciter un recours en grâce pour obtenir une remise de peine. Comment, dans ses conditions, pourrais-je refuser de vous faire grâce ? »
Elle ajouta : « Grâce à Dieu, j’ai compris mes erreurs. Je ne suis plus la même depuis que j’ai accepté sa grâce. Cette triste expérience m’a appris à pardonner comme j’ai moi-même été pardonnée. Ceci me permet de vivre aujourd’hui un état de grâce permanent. C’est toute la grâce que je vous souhaite. »
En ce beau jour de grâce, ils se mirent tous deux à genoux pour rendre grâces à Dieu.