Les psaumes sont des prières, des chants ou des méditations qui nous parlent du vécu du croyant, qu’il s’agisse des difficultés et des épreuves de la vie, mais aussi des joies et des délivrances expérimentées avec Dieu. Lorsque nous passons par des temps difficiles, la lecture des psaumes nous aide à prier et à trouver la force d’avancer avec l’aide du Seigneur. Ils exercent sur nous un effet bienfaisant et libérateur. Le chemin par lequel Dieu nous conduit n’est pas toujours facile. Il peut être traversé de moments de crise, d’opposition et d’épreuves diverses. La vie charrie avec elle son lot de souffrances, et la vie chrétienne entraîne parfois une souffrance supplémentaire du fait de suivre Christ. Mais avec l’épreuve, Dieu nous donne les moyens d’en sortir grandis. Il nous apprend la foi, la persévérance et l’amour. Il nous apprend également à mieux nous connaître nous-mêmes, pour trouver le salut non pas dans nos propres ressources, mais en lui, le Dieu Tout-Puissant et bienveillant. Ce psaume nous parle d’épreuve, de confiance, et de calme retrouvé.
Un contexte de souffrance et de rejet
La suscription du psaume précise qu’il a été écrit par le roi David. Même s’il y a débat à ce sujet, il n’y a pas lieu à notre avis de douter que le roi David en soit l’auteur. On peut ainsi penser qu’après avoir écrit cette prière, il l’a dédiée à son chef de chœur qui l’a alors mise en musique pour être chantée au Temple. Ce psaume se fait l’écho d’une prière intense, vécue dans une situation difficile qui s’est sans doute poursuivie pendant plusieurs semaines ou mois.
On repère trois strophes, séparées chacune par une pause. Elles correspondent à trois phases bien distinctes du cheminement intérieur de David dans cette épreuve.
Le psaume nous apprend que le psalmiste se trouve dans la tourmente. Ses proches l’ont trahi et se sont retournés contre lui. Il a été abandonné par des personnes qui partageaient la même foi, adoraient le même Dieu, et allaient probablement au Temple en même temps que lui pour chanter les louanges au Seigneur. Ces gens disaient du bien de lui en sa présence, mais sitôt le dos tourné, se répandaient en calomnies et propos malveillants (v. 5). Peut-être étaient-ils jaloux de sa position sociale (v.5), alors qu’ils étaient avides de pouvoir, de prestige et d’argent (v. 11). Peut-être l’intégrité de David leur renvoyait-elle, par effet de miroir, l’image de leurs propres vices. Ces « frères dans la foi » ne semblent en tout cas rêver que d’une chose : que le roi puisse déchoir afin qu’ils aient enfin les coudées franches (v. 4).
David est, bien sûr, très affecté par l’hypocrisie de ces gens qui se comportent extérieurement en frères, mais sont remplis de haine et de mensonge. Assailli, il se sent défaillir, prêt à s’écrouler. Il décrit son état intérieur en utilisant des images champêtres (v. 4). Tels ces murs de pierres sèches dans les pâturages qui marquent les territoires, mais s’érodent et s’affaissent avec le temps, il a le sentiment d’être prêt à s’écrouler pour peu que l’on s’acharne encore sur lui. Lui, le berger qui protégeait autrefois ses moutons contre les attaques de bêtes sauvages en les mettant à l’abri dans un enclos, se met à penser qu’il ressemble lui-même à un enclos en déliquescence qui ne pourra résister longtemps aux assauts des méchants qui se liguent contre lui. Son enclos intérieur menace de céder sous la pression.
David semble être en pleine lutte au moment d’écrire les deux premières strophes, passant par des moments de doute et de tristesse, mais ...