À une époque où le ministère pastoral est sérieusement remis en question aussi bien de l’intérieur des Églises que de l’extérieur, et où les attentes des brebis et les frustrations des pasteurs semblent aller en grandissant, ce livre pose un certain nombre de points de repère dans le vaste champ de la théologie pastorale. Il ne s’agit ni d’une introduction populaire à lire dans le métro ou sur la plage, ni d’un ouvrage définitif qui répondrait à toutes les questions et clorait tous les débats théologiques. Il s’agit plutôt d’un manuel de base pour responsables à étudier de préférence à genoux, Bible et stylo en main, et qui vient combler un grand vide dans nos bibliothèques.
La théologie pastorale est comparée à la pieuvre : elle a souvent été laissée dans l’ombre, car elle est de nature insaisissable et de géométrie infiniment variable. L’auteur nous en fournit un guide d’étude, à la fois clair et pédagogique. Une première section présente les données bibliques : les racines de l’Ancien Testament, les développements particuliers des différents auteurs du Nouveau. La deuxième section est historique. Sans tomber dans des détails ennuyeux, elle nous présente les figures pastorales marquantes de l’histoire, avec leurs interrogations et les solutions qu’elles ont mises en oeuvre. Elle souligne l’impact des sciences humaines sur la théologie pastorale du XXème siècle et tente d’y rétablir la perspective biblique.
La troisième section trace les grandes lignes d’une application contemporaine, dans les domaines du croire, du pardon, de la guérison et de l’unité. Le dernier chapitre, sur le ministère, reprend la problématique du chapitre introductif. L’auteur évalue les tendances actuelles, en pointant les satisfactions et les frustrations, en répertoriant les principaux styles, en y appliquant les traditionnels schémas institutionnel et charismatique, et en définissant les fonctions centrales du ministère.
L’auteur engage souvent le débat avec les théologiens du protestantisme libéral et du catholicisme moderne. Il écrit de la perspective académique d’un institut biblique britannique, mais l’intérêt de ses idées dépasse le contexte d’une culture particulière. Il fait référence à John Pecham, à Richard Baxter, et à Charles Simeon plutôt qu’à Antoine Court, au curé d’Ars et à Félix Neff, mais la dimension européenne n’est pas absente. Un premier copyright date de 1986, et l’essentiel de la bibliographie (en grande partie anglo-saxonne) s’arrête à ce moment-là, mais les traductions françaises et certaines contributions récentes dans ce domaine reçoivent une mention dans cette nouvelle version.
En somme, nous avons là un outil précieux pour tout étudiant en théologie et pour tout responsable d’Église, dans une présentation agréable et à un prix relativement abordable.
Gloria in excelsis !