De nombreuses familles souffrent du comportement passionnel de leurs enfants envers les nouvelles technologies.
Le rapport de l’UNICEF
Le rapport annuel 2017 de l’UNICEF mentionne qu’un internaute sur trois dans le monde est un enfant. « Dans un monde numérique, notre double défi est d’atténuer les effets nocifs et d’optimiser les avantages d’Internet pour chaque enfant », explique Anthony Lake, directeur de l’UNICEF. Malheureusement, les mesures prises pour les protéger des périls du monde numérique et accroître l’accès à un contenu en ligne sûr sont bien trop rares.
Les risques et dangers
Avec l’omniprésence des mobiles, l’accès à Internet de nombreux enfants est moins surveillé et potentiellement dangereux : intimidation, accès à des contenus nuisibles, utilisation des informations personnelles à mauvais escient, exploitation et maltraitance, traite, sans oublier les effets possibles du temps passé devant un écran sur leur développement cérébral. Les enfants hyperactifs sont de plus en plus nombreux et les activités scolaires, sportives, artistiques sont souvent délaissées par les adolescents qui s’isolent en situation de dépendance.
Des stratégies de protection
Serge Tisseron, psychiatre, propose la règle de « trois, six, neuf, douze » :
– Trois : « pas de télévision avant trois ans ». Elle empêche les enfants de jouer et donc de se développer.
– Six : « pas de console de jeu portable avant six ans ». Entre trois et six ans l'enfant a besoin de développer son habileté manuelle.
– Neuf : à huit-neuf ans l'enfant découvre Internet : il faut l'accompagner de façon mesurée.
– Douze : c'est l'âge où l'on peut commencer à donner à l'enfant la possibilité d'aller sur Internet (filtré) seul en fixant une durée limitée et en vérifiant le contenu consulté.
Les neurobiologistes et pédagogues affirment que si les enfants passaient davantage de temps dans la nature, le surpoids et les problèmes de concentration diminueraient. Les écrans n’égaleront jamais les bienfaits de contacts réels et d’une sortie en nature.
Dans la pratique ?
Bien que le modèle parental ne soit pas une garantie contre une dépendance future du jeune, un code de conduite au sein de la famille pourrait définir des limites en adéquation avec sa conscience et ses connaissances en la matière. « Lors des repas, nous décidons de ne pas avoir nos mobiles sur nous ou sur la table », ou encore « Avant de se coucher, les mobiles sont laissés à l’extérieur de la chambre », etc.
Et la dépendance ?
Le concept de dépendance met l’accent sur la dimension de l’habitude, de l’accoutumance proche de l’asservissement et de l’esclavage face à un objet, une substance qui enchaîne l’individu. Chez l’adolescent, le goût de la transgression est excitant : les interdits sont donc inutiles. Il vaut mieux aller au-delà du trouble comportemental et chercher à atteindre son cœur et non ses pensées rationnelles. Prendre conscience des motivations et des bénéfices secondaires peut orienter le dialogue. Mais le sevrage est difficile et s’accompagne du syndrome de manque.
Il faut savoir orienter si nécessaire.