Notre cerveau semble avoir été programmé pour détecter très rapidement les éléments négatifs dans notre environnement : le pas d’un ours dans les buissons, la vue d’un serpent… Un programme inconscient et involontaire s’active dans notre cerveau. Il déclenche des manifestations végétatives, comme l’augmentation du rythme cardiaque, une baisse de la température cutanée et amorce des réflexes de survie comme la fuite. Ce traitement est géré par des zones émotionnelles (système limbique, amygdale) et l’information n’a même pas besoin de parvenir au cortex. Il s’agit d’un magnifique mécanisme d’adaptation à l’environnement, permettant aux individus de mobiliser leurs meilleures ressources pour réagir à une situation menaçante proche.
Du réflexe à la réflexion
Mais si le mécanisme cérébral s’arrêtait là, nous subirions nos émotions de peur de façon très passive, sans pouvoir rien y faire. Or les ressources du cerveau humain vont plus loin. Elles incluent une deuxième voie de traitement des éléments négatifs, qui, cette fois, passe par le cortex. Le cortex évalue l’émotion et la situation : que signifie cette situation et comment m’influence-t-elle ? Quelles sont ses causes et ses conséquences possibles ? Quelles possibilités ai-je pour répondre à cette émotion ou à cette situation ? Cette analyse est appelée « régulation ». Elle est moins rapide, mais plus approfondie et plus flexible, elle ouvre de nouvelles possibilités. Nous avons ainsi le moyen de ne pas subir nos états internes, mais de les réinterroger une fois qu’ils sont là pour trouver la meilleure réponse face à la situation et face à l’émotion.
Il y a dans ces ressources de régulation toute la place pour inviter Dieu dans nos peurs !