Les crises d'opposition débutent vers deux ans.
L'enfant se reconnaît enfin différent de ses parents. S'opposer à eux constitue donc une manière de le leur faire comprendre. Cette colère signifie que l'enfant en est venu à croire en quelque chose et en quelqu'un avec lesquels on peut être en colère. Ces expériences de rage ne peuvent être que très pénibles. Elles sont souvent encore bien pulsionnelles à cet âge.
Placez ces crises dans leur contexte
Si votre enfant ne se sent pas sécurisé pour se défendre contre l'angoisse et un conflit insupportable, ses crises d'opposition peuvent indiquer une souffrance. L'aide d'un spécialiste sera utile. Mais le plus souvent, c'est l'expression normale du développement affectif de l'enfant.
Dialoguez et prévenez
S'il manifeste son désaccord pour monter dans la voiture ou pour arrêter de jouer, usez alors de stratégies. Le principe est toujours le suivant : il doit connaître les conséquences de son refus. Mais il a aussi besoin d'entendre de votre part que vous le comprenez : « Tu ne veux pas monter dans la voiture ? Tu n'es pas content, tu es en colère, tu aurais préféré continuer de jouer... ? Mais alors tu vas rester seul, ici, si nous partons sans toi ! Au revoir ! » Il faut savoir que la fessée n'est d'aucune utilité. Elle n'exprime guère un modèle sur lequel votre enfant pourrait s'identifier. La patience et la mise en paroles sont bien plus satisfaisantes pour la reconnaissance de votre autorité.
Attachez les ceintures ?
Dans la voiture, mettre la ceinture de sécurité consiste souvent en une rude épreuve pour les parents. L'enfant gesticule... et s'oppose. Dites-lui : « Tu n'es pas content de devoir être attaché. Regarde, nous aussi nous avons une ceinture. Personne n'a le droit de rouler en voiture sans avoir attaché sa ceinture. Sinon les policiers peuvent nous arrêter. » Et vous la mettez de force s'il le faut.
Anticipez avec lui
Les fameuses crises dans les supermarchés ne doivent pas conduire à la satisfaction de son désir. S'il fait sa crise, il doit être perdant, c'est-à-dire ne pas obtenir ce qu'il sollicite. Mais prévenez-le avant d'entrer dans le supermarché : « Aujourd'hui, je n'achèterai rien pour toi : tu peux crier et hurler, je ne changerai pas d'avis, même si beaucoup de personnes te regardent ou me regardent. As-tu compris ? » Il fera peut-être encore sa crise cette fois-ci, mais ne recommencera plus la fois d'après.
Rendez-le responsable
L'habillage le matin, l'heure de se doucher et de se coucher sont souvent aussi difficiles. Utilisez une horloge et une minuterie qui indiqueront à votre enfant l'heure et la durée prévue pour ces activités.
Il a l'âge de se responsabiliser. Le respect des heures mérite une récompense que vous déciderez ensemble. Pourquoi ne pas commencer un grand jeu de marelle sur lequel il avance ou recule selon le respect ou le non-respect des différentes règles instituées dans l'organisation familiale ?
Respectez-le
S'il refuse de manger, pourquoi le forcer ? Va-t-il mourir de faim ? Chacun ses goûts. Respectez ses goûts sans compenser par autre chose. S'il a faim avant l'heure du prochain repas, il apprendra.
Faites la différence entre ce qui touche à sa manière de concevoir la vie et les obligations imposées par l'extérieur ainsi que les règles de vie de la famille. Plus vous respecterez votre enfant, plus il vous écoutera aussi. Et, plus vous le responsabiliserez, moins vous aurez besoin d'intervenir. En cas de colère et de crise, si votre enfant voit en vous de la bienveillance, ce sera plus facile pour lui d'assumer ses pulsions.