Rendons-nous en Alsace pour découvrir une des premières mentions écrites de l’arbre de Noël dans la Bibliothèque humaniste de Sélestat.
Cette année-là...
En 1521, le comptable de la ville de Sélestat prend sa plus belle plume et inscrit dans le livre des comptes de la ville une mention qui va rester dans l’Histoire. Il fait état d’une dépense de quatre schillings pour rémunérer les gardes forestiers, et signale que les habitants de la ville pourront prélever gratuitement un sapin, afin de le décorer « comme cela se pratique depuis des temps immémoriaux… ».
Ce n’est qu’à la Renaissance qu’il existe des traces écrites d’arbres utilisés comme symboles de Noël, dans une vaste région qui va de la Lettonie (1510) jusqu’à Sélestat (1521), en passant par Strasbourg (1492). La tradition du sapin de Noël est donc bien une histoire commune à toute une aire géographique.
Sur la place
Ceux qui savent lire et écrire sont peu nombreux. On représente alorsles moments importants de la Bible sous forme de petites représentations théâtrales pour diffuser le savoir.
Pour symboliser le paradis, on dresse des « arbres paradisiaques » garnis de fruits. En cette saison hivernale, le sapin est tout désigné pour jouer le rôle. On y suspend deux éléments symboliques : la pomme qui rappelle traditionnellement le péché originel, et des gaufrettes rondes qui symbolisent l’eucharistie.
Sur cet arbre toujours vert, on accroche aussi des bougies, autre symbole du Christ, lumière du monde. Bientôt l’étoile qu’ont vue les mages couronnera l’ensemble.
Dans les maisons
À la fin du Moyen Âge, ces arbres de Noël se déplacent dans les maisons. Comme Tertullien* l’avait fait bien avant eux, certains se plaignent que le symbole pouvait détourner les gens du véritable arbre à feuilles persistantes, Jésus-Christ.
De toute façon, entre-temps, une véritable révolution avait eu lieu : pour propager le savoir au plus grand nombre on avait traduit la Bible que l’on pouvait désormais imprimer dans les langues couramment parlées. De plus, la lecture s’était démocratisée.
Aujourd’hui
Le sapin s’est imposé à Noël. L’Histoire rappelle qu’il est, avec les éléments qui l’accompagnent désormais (bougies, étoiles, figurines…) un symbole du Christ qui s’est donné pour unir le ciel et la terre. Comme le sapin, le Christ demeure toujours le même.
La Bible en témoigne : seul, le Christ peut illuminer nos vies stériles et leur donner un feuillage persistant.