Je me souviendrai toujours de Berthe. J’avais cinq ans lorsqu’elle m’a donné envie de demander à Jésus de devenir mon ami. Je la sentais amoureuse de Dieu et je voulais, comme elle, vivre des choses extraordinaires. Vous l’avez compris : elle m’a beaucoup marqué. J’avais neuf ans lorsqu’elle m’a abonné à un lecteur de la Bible pour enfants. Seul dans ma chambre, j’ai ainsi découvert jour après jour ce Dieu merveilleux. Sa foi et son enthousiasme ont été communicatifs : cela fait maintenant quarante ans que je travaille avec des enfants pour leur apporter ce que j’ai moi-même reçu au début de ma vie. J’ai eu aussi le privilège de participer à la formation de personnes qui souhaitent le faire. En effet, communiquer l’Évangile aux enfants ne s’improvise pas.
Trois mots-clés
Communiquer signifie transmettre, faire connaître. Ce qui veut dire que cela ne se fait pas automatiquement. Cela n’est donc pas inné. La communication implique une relation entre... celui qui parle et celui qui écoute. Mais on ne transmet pas seulement avec des mots. Tous les sens peuvent être concernés : la vue, le toucher, le goût, les odeurs... les émotions aussi.
Évangile signifie bonne nouvelle. C’est bien ce qu’a dit l’ange aux bergers la nuit du premier Noël : « N’ayez pas peur. Oui, je viens vous annoncer une bonne nouvelle qui sera une grande joie pour tout votre peuple. Aujourd’hui… un Sauveur est né pour vous. C’est le Christ, le Seigneur.(1) »
L’Évangile est donc quelque chose de bon et de joyeux.
Enfants. Généralement, toute personne de moins de 18 ans est considérée comme mineure dans le monde. La palette est donc large puisque cela va du bébé à l’adolescent !
L'enfance est nécessairement une période d’apprentissage. Le professeur Jean Château écrit « L’enfance sert à apprendre »(2).
C’est pourquoi, les trois mots du titre se marient bien : communiquer l’Évangile aux enfants. En d’autres termes : permettre à l’enfant de faire l’apprentissage de l’Évangile.
Deux questions
Pourquoi ?
En fait, il faudrait plutôt dire « pour quoi ? » car ce n’est pas une cause que nous cherchons mais un objectif que nous poursuivons. L’Évangile est en effet une vraie source d’épanouissement pour l’enfant. Les valeurs qu’il véhicule lui apportent un modèle de comportement et de vie. Ces valeurs structurent sa manière d’être et de vivre, en harmonie avec lui-même, avec les autres et avec Dieu. J’ose dire qu’il y a là un vrai enjeu de société.
Comment ?
Et c’est là qu’interviennent l’art et la manière de transmettre. En effet, l’Évangile n’est pas un dogme ou un système qui enferme dans une manière de penser. C’est une personne vivante.
Il faut ajouter que « le Jésus historique n’explique pas, à lui seul, la puissance de la figure du Christ ». On ne se contentera donc pas de transmettre des données historiques mais on invitera l’enfant à découvrir Jésus comme le Christ vivant aujourd’hui, celui que Dieu a choisi pour apporter le salut aux êtres humains. Celui qui a dit aussi : « Le chemin, la vérité, la vie, c’est moi. Personne ne va au Père sans passer par moi ». Transmettre ainsi l’Évangile d’une manière dynamique et vivante n’est ni rébarbatif, ni ennuyeux. C’est, au contraire, quelque chose qui donne une dimension d’ouverture et de liberté.
Faire connaître cette bonne nouvelle aux enfants devient donc capital, essentiel, incontournable. Ma préoccupation reste toujours la même quarante ans après : « Comment rejoindre l’enfant dans ses mondes pour lui faire connaître la bonne nouvelle de Jésus-Christ ? »
Quatre actions
Capter l’attention : c’est surprendre l’enfant par un objet, un bruit, une lumière, une action insolite pour que son attention soit tournée vers moi.
Susciter l’intérêt : c’est provoquer chez l’enfant le désir d’en savoir davantage sur l’origine de l’objet, du bruit, de la lumière, de l’action insolite.
Aider à la compréhension : c’est utiliser un vocabulaire, des illustrations, des images qui aident l’enfant à saisir, comprendre ce que je lui communique.
Favoriser l’action : la compréhension de l’Évangile doit permettre à l’enfant de mettre en pratique ce qu’il a découvert. C’est très important. L’Évangile met toujours en action !
Attention !
Nos contemporains ont légitimement peur de l’endoctrinement. Les mouvements extrémistes n’existent pas que dans l’islam. Ils peuvent parfois se repérer aussi dans le christianisme. Il y a danger lorsqu’on veut transmettre l’Évangile par la contrainte ou en culpabilisant. Il n’est plus alors une bonne nouvelle !
Un trésor à faire découvrir
Il serait dommage de priver l’enfant de L’Évangile, cette source de découverte inépuisable. Mes craintes et mes peurs se sont estompées avec le temps. Plus je lis les textes de la Bible, plus je les intériorise. Ils prennent ainsi de la couleur et de la saveur.
Je peux ainsi mieux communiquer cette bonne nouvelle qui a transformé ma vie. Je sais que chaque enfant gardera toujours la liberté d’en faire ce qu’il veut. Je ne suis qu’un simple « transmetteur ». Comme Berthe l’a été pour moi quand j’avais cinq ans.
Quelques outils
« Tom et carotte », journal pour enfants de 5-8 ans, éditions Kerusso
« Tournesol », journal de BD pour enfants de 7 à 12 ans, bimestriel, éditions LLB
« Just4u », magazine pour les 13-20 ans, Éditions Alliance Press
« Jeux avec des mots pour animer la Bible avec les enfants », Gilbert Joss, éditions LLB
« Grands jeux pour animer la Bible avec les enfants », Gilbert Joss, éditions LLB
« Et les enfants alors », Paul Butler, éditions LLB