Après « La Tresse », Laetitia Colombani publie un nouveau roman, « les Victorieuses* ». On y découvre l’histoire oubliée du Palais de la Femme, et spécialement celle d'une femme d'exception, Blanche Peyron-Roussel (1867-1933). Libre et volontaire, Blanche Peyron était une véritable « guerrière » qui s’est battue pendant plusieurs dizaines d'années pour que d'autres femmes aient un toit.
Les faits d’hier
À la tête de l'Armée du Salut en France, les commissaires Albin et Blanche Peyron sont particulièrement sensibilisés à la précarité des jeunes femmes seules à Paris. Ils veulent racheter le Palais, bâtiment désaffecté depuis la Grande Guerre. Mais ces ardents prédicateurs de l’Évangile ont les pieds bien sur terre. Ils déploient une énergie hors du commun pour réunir les fonds nécessaires à son acquisition (trois millions cinq cents mille francs-or).
En janvier 1926, le Président dela République, Gaston Doumergue, accorde son haut patronage à une grande campagne de souscription. De Paris et de province, les dons affluent. Les donateurs peuvent faire apposer leur nom ou une exhortation sur les portes des 630 chambres. L’inauguration a lieu le 23 juin 1926.
Son rôle aujourd'hui
Laetitia Colombani l’affirme : « Le Palais est fidèle à cette vocation : accueillir des femmes qui sont en recherche d’un abri. » Il est demeuré un havre de paix pour les femmes seules.
Les femmes accueillies vivent dans des situations variées : étudiantes, personnes à la recherche d'un emploi, salariées ne trouvant pas de logement, personnes en rupture familiale, etc. La diversité des situations et des origines constitue une véritable mixité sociale.
Une équipe accompagne les résidentes dans leur recherche de logement et d’emploi. Elle s’occupe également de la gestion de situations de surendettement et du suivi des démarches administratives, comme le montre particulièrement bien le livre de Laetitia Colombani. Une équipe d’accompagnement spirituel est à disposition dans l’établissement.
Le nom de Blanche Peyron est certes tombé dans l'oubli. Et si l’on pense qu'à l’aube de sa mort, elle ne désirait pas passer à la postérité, mais qu’elle souhaitait que son Palais de la Femme reste debout, alors on peut dire « Dieu merci ». Son vœu a été exaucé !
Le Palais de la Femme est un magnifique édifice, construit en 1910 en pierres meulières et en briques roses dans le 11e arrondissement de Paris, à l'angle du 94 de la rue de Charonne.
Grâce à sa complète réhabilitation (2006-2009), le bâtiment comprend :
- un foyer d’hébergement de 280 studios individuels tous équipés d'une salle de bain
- un centre d'hébergement de stabilisation de 50 places (30 femmes seules et 20 mères avec leur enfant)
- une pension de famille pour accueillir sans limitation de durée, des personnes dans une situation d'isolement et d'exclusion importante (20 logements, 24 places sont destinées à accueillir un public mixte).