Lorsque Guillaume Farel (1489-1565) rencontre les Vaudois, ceux-ci montrent leurs vieilles Bibles copiées avec soin en vieux français. Quelques-unes remontent à quatre siècles en arrière. Si, pour beaucoup, la Bible est un livre inconnu, ces paysans la possèdent et la lisent de génération en génération.
Farel insiste : « Si ce sont là toutes les Bibles que vous possédez, beaucoup d’entre vous ne peuvent la lire que bien rarement ; vous devriez en avoir chacun une. S’il y a tant d’erreurs, c’est parce qu’on connaît mal la Parole de Dieu. Il faut faire imprimer des Bibles en français et que vous en ayez autant que vous voulez. »
Enchantés, les Vaudois réunissent généreusement les fonds nécessaires. Farel prie que le Seigneur suscite un homme capable d’entreprendre un tel ouvrage. Ce sera Pierre Robert, dit Olivétan, né à Noyon en 1505 (mort en 1538), cousin de Jean Calvin. Pendant deux ans, il consacre tout son temps à ce travail jamais entrepris : traduire une Bible en français à partir des textes originaux hébreux et grecs.
Olivétan écrit dans sa préface : « Sans l’Évangile, tous nous sommes inutiles et vains, sans l’Évangile nous ne sommes pas chrétiens, sans l’Évangile, toute richesse est pauvreté, sagesse est folie devant Dieu, force est faiblesse, toute justice humaine est condamnée de Dieu. Mais par la connaissance de l’Évangile, nous sommes faits enfants de Dieu… L’Évangile est Parole de vie et de vérité. C’est la puissance de Dieu pour le salut de tous les croyants. »