Les catastrophes naturelles et la Bible

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Foudre

Depuis le déluge, la Bible évoque tour à tour épidémies, pollutions mortelles, tempêtes, tremblements de terre… jusqu’aux cataclysmes de l’Apocalypse et l’annonce de la désintégration du cosmos.
Le plus souvent, ces malheurs sont présentés comme des conséquences d’un mal qui souille et ronge la nature humaine. C’est le cas, par exemple, des villes débauchées de Sodome et Gomorrhe. Leur destruction ressemble fort aux conséquences d’une éruption volcanique. On peut aussi évoquer l’orgueil irrépressible et destructeur d’un pharaon, véritable tyran qui a déclenché les fameuses plaies d’Égypte. Quant au peuple d’Israël, les cataclysmes, famines, sécheresses, invasions de serpents venimeux ou nuages de sauterelles… qui l’ont frappé sont manifestement dus à sa mauvaise conduite à l’égard de Dieu et de son prochain.

Peur de Dieu ou avertissement ?

On observe aussi que le Dieu de la Bible ne manque jamais d’avertir des conséquences de nos actes, un peu comme les scientifiques qui nous promettent une catastrophe planétaire si nous continuons à polluer et exploiter la planète comme nous le faisons.
Pour autant, Dieu jouerait-il à nous faire peur ? Pas du tout. En effet, on voit que celui qui choisit de croire en lui sait que rien ne lui échappe. Il a confiance car, non seulement, il a conscience que Dieu a créé le monde par sa toute-puissance, mais aussi qu’il a autorité sur tous les phénomènes qui échappent aux hommes. Le croyant a aussi la certitude que Dieuexercera sa justice contre ceux qui exploitent impunément, dominent et écrasent les plus faibles. Ce n’est donc pas impunément que l’on « se lâche » en se croyant tout-puissant, maître de tout et de tous. Les « lanceurs d’alerte » nous le disent depuis longtemps. La Bible, depuis plus longtemps encore.

Le problème de la souffrance injuste

Mais, me direz-vous, qu’en est-il des enfants et de tous ces innocents qui souffrent ou que des méchants oppriment, meurent dans des catastrophes dont ils ne sont pas responsables ? Si Dieu est tout-puissant, où sont donc sa justice et son amour ? Comment peut-il laisser faire tous ces malheurs et toutes ces atrocités ?
J’avoue que ce sont pour moi des questions parmi les plus difficiles. Plusieurs livres de la Bible les abordent et donnent des éléments de réponse.
Ainsi, on voit que l’auteur du psaume 73 se plaint à Dieu que des méchants qui oppriment, prospèrent et triomphent sans jamais être punis. Il témoigne qu’il lui a fallu beaucoup de temps pour comprendre et voir l’envers du décor et ainsi pouvoir dire ensuite à Dieu : « Mon corps et mon cœur peuvent être usés, mais Dieu est mon solide rocher et mon trésor pour toujours. Ceux qui s’éloignent de toi perdent la vie, tu détruis tous ceux qui t’abandonnent. Mais mon bonheur à moi, c’est d’être auprès de toi. Seigneur Dieu, j’ai mis ma confiance en toi et je raconterai tout ce que tu as fait. »
Quant au livre de Job, il est celui d’un malheureux qui clame son innocence alors que ses amis sont convaincus que c’est parce qu’il a gravement péché qu’il souffre. Pour lui aussi, le combat sera rude jusqu’à ce que Dieu se révèle à lui. C’est ce qui lui permettra de dire, alors qu’il souffre encore : « Mon oreille avait entendu parler de toi, mais maintenant, mon œil t’a vu. » Job n’a pas tout compris, mais il voit désormais les choses autrement.

L’énigme du mal

Si Dieu est vraiment Dieu, il est normal que ses plans nous échappent. Il n’en reste pas moins vrai que le mystère de la puissance du mal reste terrifiant.
Les premières pages de la Bible nous rapportent que c’est la faute d’Adam et Ève, nos premiers parents, qui a introduit le mal dans l’humanité avec son cortège de souffrances, meurtres, haines, peurs, hontes, morts… Les perturbations de la nature font partie, elles aussi, des conséquences de cette rupture d’avec le Créateur.
La nature est belle et harmonieuse, mais elle est aussi cruelle… La souffrance des innocents et les catastrophes planétaires sont ainsi le témoignage de l’horreur du mal sous toutes ses formes. Qui que nous soyons, haïssons donc ce mal et ne nous y habituons jamais.

L’exemple du Christ, sa promesse

Lorsque j’aborde ces questions si difficiles, je ne peux pas m’empêcher de penser au Christ. Il n’y avait pas plus innocent que lui et, pourtant, il a subi injustice et cruauté, jusqu’à en mourir. La Bible nous dit qu’il a voulu ainsi porter toute la misère de l’humanité. La bonne nouvelle, c’est qu’il est sorti vivant du tombeau. Il a vaincu la mort une fois pour toutes ! La Bible ajoute que Dieu créera un jour de nouveaux cieux et une nouvelle terre où il n’y aura plus ni larmes, ni cris, ni deuil, ni douleurs. En attendant ce monde nouveau, la loi d’amour que le Christ a laissée nous invite à être, dès maintenant, des ambassadeurs de ce monde promis en soulageant les souffrances du monde.

Et moi dans tout ça ?

J’ai bien conscience de ne pas avoir de réponse pleinement satisfaisante à toutes mes questions. Par contre, tous ces événements incompréhensibles sont des signes qui me font approcher la personne de Dieu avec respect et une crainte salutaire. Avec confiance aussi. Je sais qu’il nous aime et rien ne pourra ébranler son amour pour nous.
Ces questions me font prendre aussi conscience du mal qui réside en moi, et pas seulement chez les autres. Je saisis le pardon de Dieu et l’annonce autour de moi car c’est ce que le Christ propose à chacun sans distinction.
Je comprends aussi qu’il m’appartient de m’investir dans l’aide et le secours auprès des victimes de malheurs. Mon action sera alors comme un avant-goût et une annonce de ce monde nouveau que Dieu prépare. Je veux être de ceux qui, malgré et avec leurs questions, choisissent de mettre leur confiance en lui – quoi qu’il arrive.

Un dieu qui fait grâce

Dans pratiquement tous les cas de catastrophes « naturelles » dans lesquelles Dieu est nommé, sa grâce se manifeste pour ceux qui se confient en lui. C’est le cas pour Noé et sa famille lors du déluge mais aussi de Lot lors de la destruction de Sodome et Gomorrhe. La famine n’a pas épargné la famille de Jacob, mais on voit que Dieu a fait le nécessaire pour qu’elle puisse passer à travers. C’est seulement après coup que les croyants ont pu constater que cette famine était intégrée à son plan. De même, plusieurs femmes frappées de stérilité ou de veuvage ont pu voir Dieu intervenir pour soulager leur souffrance.

Auteurs
Bernard HUCK

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Informations complémentaires


Pour aller plus loin :
Psaume 73 ; Job 42 ; Ruth ; Genèse 3 ; Apocalypse 21.4
Voir aussi l’article « Pourquoi Dieu a-t-il laissé faire ? », publié également dans le Croire et Vivre n°204.


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