Des amitiés parfois surprenantes

POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PIRE

Éliphaz, Bildad et Tsofar se sont déplacés pour venir voir Job quand il était dans le malheur. Ils sont aussi restés relativement longtemps auprès de lui pour tenter de le consoler. N’est-ce pas le rôle d’un ami que d’être à ses côtés quand il souffre et de le reprendre s’il s’égare ? Certes, mais encore faut-il que la communication ne soit pas un dialogue de sourds, ce qui s’est malheureusement passé. Ce récit nous apprend que l’amitié devrait favoriser l’écoute et manifester la compassion plutôt que vouloir à tout prix donner des explications aux problèmes de celui qui souffre. Sans cela, l’amitié peut tourner rapidement au vinaigre.

RESPECT ET APPRÉCIATION MUTUELLE

Un jeune homme prêt à seconder un vieillard, un vieillard qui, patiemment, forme un jeune homme. Cette amitié nous montre que chaque âge a ses richesses. Les plus âgés ne sont pas capables de faire les mêmes choses que les plus jeunes et vice versa. Les générations sont donc simplement complémentaires, pourvu qu’elles n’entrent pas en compétition. Josué a été à si bonne école qu’il a pu prendre le relais de Moïse pour conduire à son tour le peuple des Hébreux dans sa conquête longue et difficile de la terre promise. L’exemple de Moïse a été déterminant.

UNE AMITIÉ FÉCONDE

Qu’est-ce qui a motivé cette amitié ? La signification de leur nom en hébreu voudrait que Ruth soit une bonne compagne et Noémi une femme joyeuse. Devant le malheur qui a faitde toutes deux des veuves, Ruth, l’étrangère, va manifester une fidélité sans faille envers sa belle-mère et la suivre en laissant derrière elle son pays, son habitation, son peuple, ses dieux… Cette amitié éprouvée sera l’occasion de voir Dieu agir dans leur situation désespérée. L’amitié est à la fois joie et partage. C’est ainsi que, trois générations plus tard, de l’amitié d’une vieille femme sans espoir d’enfant et d’une jeune veuve va naître le futur roi David.

L’UNION FAIT LA FORCE

Déportés d’Israël à Babylone, Chadrac, Méchak et Abed-Négo refusent ensemble d’adorer une statue d’or que le roi a fait dresser. Dénoncés, ils sont menacés d’être jetés dans une fournaise. Le roi très en colère leur demande : « Quel est le dieu qui peut vous délivrer de mon pouvoir ? » C’est alors qu’avec audace, les trois hommes répondent d’une même voix : « Notre Dieu est capable de nous délivrer. » Ils sont jetés dans la fournaise et Dieu les délivre effectivement. Mais ce n’est pas tout, le roi stupéfait ordonne que personne ne dise du mal du Dieu de ces trois amis, et il reconnaît publiquement : « Aucun autre Dieu ne peut sauver de cette façon. » L’amitié rend la foi plus solide et permet d’en témoigner avec plus de force.

BIENVEILLANCE

Paul et Philémon sont amis. Un jour, Onésime, un esclave de Philémon s'enfuit. Par un concours de circonstances, il rencontre Paul, alors en prison à cause de sa foi. Paul lui a parlé. Onésime réalise alors que Jésus libère du pire des esclavages, celui du péché. Onésime reconnaît alors ses fautes envers son maître et envers Dieu. Il prend conscience qu’il lui faut retourner chez Philémon, son maître, mais il a peur des représailles. Alors Paul écrit une lettre à son ami Philémon pour lui dire combien la vie d’Onésime a changé et pour lui demander instamment de le recevoir comme un frère et non plus comme un esclave.

UNIS JUSQU’À LA MORT

David était alors un jeune berger. Grâce à sa foi et à son courage, il est devenu un héros national lorsqu’il a vaincu le géant Goliath, l’ennemi qui narguait son peuple. C’est à ce moment que Jonathan, le fils du roi Saül s’est lié d’amitié avec lui, une amitié peu banale puisque Jonathan pressentait que David allait devenir roi à sa place ! Cette amitié était tellement sincère qu’il a défendu David contre son propre père qui voulait le tuer par jalousie. Le temps et les événements auraient pu la distendre ; il n’en a rien été. Quand Jonathan et son père ont succombé au combat, David les pleurera tous deux et composera un chant de deuil chargé d’une émotion sincère. Sans doute est-ce l’amitié de Jonathan pour David qui lui a permis de ne pas tenir rigueur à Saül de toutes ses offenses.

UN CHOIX QUI ENGAGE

Jésus a choisi ses disciples et ses disciples ont répondu à son appel. Il a multiplié les gestes d’amitié à leur égard jusqu’à leur laver les pieds fatigués après une journée de marche. Un geste qu’il n’aurait jamais dû faire en tant que maître.

À quatre reprises, Jean a mentionné dans son évangile « le disciple que Jésus aimait ». C’est lui qui était assis à côté de Jésus lors de leur dernier repas en commun. Ses compagnons avaient très certainement bien perçu leur relation privilégiée car ils lui ont demandé d'interroger Jésus sur celui qui allait le trahir. Bel éloge de l’amitié humaine que la relation que Jésus a tissée avec ses disciples, et tout particulièrement avec l’un d’eux.