Henri Dunant est né en Suisse en 1828. Il est descendant d’un huguenot(1) émigré à Genève. Dès l’âge de 18 ans, il consacre ses loisirs à visiter les pauvres, les infirmes et les prisonniers. Il réunit aussi chez lui quelques amis pour étudier la Bible.
Établi en Algérie pour ses affaires, Dunant veut créer un centre industriel et commercial. Dans ce but, il décide de s’adresser directement à Napoléon III. C’est en cherchant à le rejoindre qu’il assiste à la bataille de Solferino le 24 juin 1859(2).
Horrifié par le sort des blessés
Celui qui ne devait faire que passer s’arrête et se dévoue pour soigner avec les moyens du bord. 10 000 blessés de toutes nationalités seront accueillis.
Dans la foulée, il publie Un souvenir de Solferino, livre qui a un retentissement énorme.
Un peu plus tard, en 1864, il provoque avec quatre autres Genevois la convocation d’une conférence internationale qui adopte la « Convention de Genève pour l’amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne ». C’est la naissance de la Croix-Rouge.
Exclu par ses amis
Mais Henri Dunant néglige ses affaires et se retrouve impliqué dans un procès en faillite frauduleuse. Il dira par la suite : « J’ai été égaré par une imagination ardente, une nature trop instable et un caractère trop confiant. » Il doit démissionner du Comité de Genève le 25 août 1867 et s’en voit exclu pour toujours, sans le moindre signe de charité ni de compassion. Ses « amis » prétextent agir pour le bien de la jeune institution. En fait, ils vont faire tout leur possible pour expurger toute mention du nom même de Dunant de son histoire. Dans ses mémoires, Dunant se décrit alors « dans un état de chagrin, de désespoir, de dénuement, de famine dont nul ne peut se faire une idée ». Il mène dès lors une vie errante et miséreuse, mais il rembourse toutes ses dettes.
Le temps de la réhabilitation
Il faudra qu’un journaliste entreprenant le découvre à Heiden, dans une petite ville au bord du lac de Constance où il était venu chercher refuge, pour qu’il soit révélé au monde comme le fondateur de la Croix-Rouge. Dès lors, les visiteurs affluent pour lui rendre hommage. Les lettres, les honneurs, les pensions pleuvent. En 1901, Dunant se voit décerner le premier prix Nobel de la paix.
Et lorsqu’au matin du 30 octobre 1910, Henri Dunant entre en agonie, l’instituteur suspend à la fenêtre de sa chambre un drapeau à la croix rouge. Le soir, il attache un crêpe à la hampe. Henri Dunant, le visionnaire impétueux, avait cessé de vivre.
Durant ses années difficiles, Henri Dunant a critiqué fortement le christianisme institutionnel et formalisé. En revanche, sa vie et ses actions témoignaient de l’Évangile. Sans se tromper, on peut dire que c’est sa foi qui l’a conduit à adopter cette pensée humanitaire qui a marqué l’histoire pour toujours.
Citations d'Henri Dunant :
« Nous voulons, avec le secours de Christ, proclamer toujours plus haut et plus fermement les grandes vérités évangéliques, à savoir la divine autorité de toute la Parole de Dieu. »
« Notre véritable ennemi ce n’est pas la nation voisine, c’est la faim, le froid, l’ignorance, la routine, la superstition et les préjugés. »