Le jour de Pâques marque pour les chrétiens la résurrection du Christ. La date de Pâques a été fixée, par le Concile de Nicée (325), au 1er dimanche après la première pleine lune qui suit l'équinoxe de printemps. Donc, Pâques peut tomber entre le 22 mars et le 25 avril. Le 22 mars étant la date la plus précoce possible.
Un problème, apparu plus tard, est la différence des pratiques entre les églises occidentales et les églises orthodoxes. Les premières adoptent le calendrier grégorien pour calculer la date de Pâques, alors que les dernières utilisent toujours le calendrier julien originel imposé par Jules César.
Il peut donc y avoir une à plusieurs semaines d’intervalle entre les deux célébrations de Pâques. En 2004, 2007, 2010, 2011 et 2014, la date de Pâques aura été commune à tous les chrétiens.
On distingue la Pâque juive de Pâques chrétien : la Pâque juive s'emploie au singulier, Pâques chrétien est au pluriel. Mais la différence ne s’arrête pas là.
La Pâque juive
La Pâque juive commence le 14 Nissan. Nissan est le mois du début de la moisson d’orge, du printemps, du renouveau de la nature. On portait au Temple les prémices de la récolte dès le deuxième jour de la semaine de Pâque. Mais ce que les juifs fêtent à Pâque, c’est le jour où Dieu a libéré son peuple de l’esclavage des Égyptiens. Durant la nuit de la Pâque, le Seigneur avait épargné les demeures marquées du sang d’un agneau. Le pouvoir totalitaire égyptien désemparé avait relâché un instant la pression et les Hébreux conduits par Moïse avaient pu prendre le chemin de la terre promise (lire Exode 12 pour plus de détails).
La Pâque est donc surtout une fête de libération nationale, un peu comme le 14 juillet français. On commémore ce jour-là le début de la liberté, la naissance d’Israël en tant que nation.
Cela est survenu par la force et l’action de Dieu et non par une guerre d’indépendance ou une guerre civile. Les débuts de la nation se trouvent dans la confiance en Dieu. À cette époque, Dieu a proposé une alliance à son peuple dont les promesses se sont précisées au fur et à mesure. C’est ainsi que les prophètes d’Israël ont annoncé un temps où Dieu enverrait son Messie pour libérer le monde du mal et de la mort.
Au temps de Jésus, tout juif devait, en principe, aller en pèlerinage à Jérusalem, célébrer la fête de la Pâque.
Les évangiles témoignent qu’il a vécu plusieurs de ces fêtes. Le repas comportait alors les éléments symboliques suivants : agneau rôti, herbes amères, pain sans levain, quatre coupes de vin. Après la première coupe de vin on racontait l’histoire de l’Exode, puis on chantait les psaumes 113 et 114, puis venait une deuxième coupe. Suivaient alors le partage symbolique du pain, la troisième coupe et le chant des psaumes 115 à 118, avant la quatrième coupe. Lors de son dernier repas du Jeudi Saint, Jésus a expressément indiqué la relation d'adéquation entre son sacrifice et celui pratiqué à la Pâque.
Pâques chrétien
Lorsque Jésus commence à parler de Dieu en public, il a environ 30 ans. Jean-Baptiste déclare en le montrant à la foule : « Voici l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ! » (Jean 1.29). Ce qui signifie que Jésus va être mis à mort, comme on mettait à mort des agneaux, et que ce serait pour le pardon des hommes.
Sa mort le Vendredi Saint est mise en rapport direct avec l’immolation des agneaux de la Pâque à Jérusalem. L'apôtre Paul écrira : « Le Christ notre pâque a été sacrifié ». Dans l’Apocalypse le messie est présenté comme « l’agneau qui a été immolé ». Il est dit de lui : « Tu as acheté par ton sang des gens de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation ».
Le Nouveau Testament met la mort de Jésus en relation avec la délivrance relatée dans l’Exode. Il universalise aussi sa portée : le sang du Christ délivre des gens du monde entier pour les rassembler en un seul peuple.
La libération obtenue n’est plus celle d’un pharaon égyptien mais celle du mal qui ronge tous les êtres humains : passions, mauvais désirs, fautes … Délivrés de leur passé, les croyants sont maintenant en marche vers le Royaume de Dieu.