Un marché qui explose
On remarque un engouement spectaculaire pour ces ouvrages avec, à la clé, une augmentation significative de leur production et de leur vente. Certains parlent même de surproduction (1). Cette augmentation concerne également les produits dérivés, comme les jeux de tarot, les oracles (jeux de cartes divinatoires), ou les pierres aux vertus bienfaisantes qui élargissent encore le rayon ésotérisme. Nous avons tous pu le constater : le rayon « spiritualité » des libraires explose.
Une banalisation de l’offre
Longtemps réservés aux lecteurs initiés, majoritairement féminins, les ouvrages restaient marginaux. Le marché de l’ésotérisme attirait principalement des personnes de plus de 50 ans.
Aujourd’hui le comportement d’achat a changé. Le lectorat intéressé devient plus jeune (25-30 ans). Avant, le marché de l’ésotérisme était réservé à des éditeurs spécialisés. Le réseau de vente se cantonnait grandement aux boutiques spécialisées. Désormais, les grandes maisons d’édition généralistes s’intéressent également à cette thématique. Ainsi Hachette a sa propre collection spécialisée dans l’ésotérisme.
Les maisons d’édition ésotériques profitent par ailleurs de l’élan avec des collections encore plus spécifiques sur le chamanisme, la sorcellerie...
Enfin, avec la démocratisation par les réseaux sociaux, les produits s’achètent un peu partout, y compris sur Internet.
Une recherche personnelle
Mais surtout apparaissent des nouvelles croyances qui ne sont plus réservées à des initiés comme l’ésotérisme traditionnel : elles sont disponibles maintenant partout et pour tout le monde. On peut s’informer et se former chez soi en un clic.
Ces nouvelles croyances ne cherchent plus des réponses aux mystères de la nature, de l’homme ou du monde, mais cherchent des solutions pour mieux vivre, ou être plus performant. Surtout elles sont le produit de l’idéologie individualiste de notre société. Ce sont des « croyances molles » (2).
On peut passer d’un engagement à un autre, on peut assembler des croyances. Pas de figure d’autorité, ni de dogmes, pas de notion de communauté. Seulement du développement personnel de plus en plus « psychologisé ». Le collectif disparaît de l’écran. Ici le rapport au spirituel est purement individuel et ne concerne que celui qui le pratique (3).
On espère néanmoins que beaucoup de ces nouveaux consommateurs ressentent un vrai besoin de quête spirituelle, qui les pousseront à sortir d’une pure logique individualiste.