Brèves de culture octobre 2020

Bien que nationaliste à l’origine, le pasteur Niemöller a perçu la perversité du système nazi.

Pour s’être opposé à la mainmise du Reich sur l’Église protestante allemande, et aussi parce qu’il désapprouvait le sort réservé aux juifs, Martin Niemöller a passé huit ans en camp de concentration sur ordre d’Hitler.

Comme de nombreux autres protestants « déportés pour la foi », sa foi en Jésus-Christ a clairement été pour lui un rempart contre la déshumanisation et une source de persévérance.

L’auteur montre aussi ses évolutions après la guerre. Héraut d’une repentance pour le mal commis, il a insisté également sur le bien qui, par passivité, a été omis.

Voici 15 lettres écrites entre 1547 et 1558, dans lesquelles le réformateur Jean Calvin (1509-1564) s’adresse à des chrétiens persécutés pour leur foi. Il leur apporte un soutien moral dans la détresse, mais également des conseils pastoraux. Hommes et femmes sont accompagnés avec sagesse et douceur par ce pasteur et ce maître spirituel. Voilà de quoi faire connaissance avec Calvin et laisser de côté quelques préjugés. Le français modernisé met en valeur la beauté de la prose du réformateur de Genève. La préface est de Paul Wells. Elle est bienvenue car elle parle du mystère du mal. Ajoutons que le prix (10 euros) est attractif.

Comment transmettre la foi ? Chaque génération se pose cette question, mais elle prend aujourd’hui un certain caractère d’urgence. Le fossé grandit, en effet, entre les moins de 35 ans et la culture chrétienne dont ils se détachent de plus en plus.

Aussi, ce livre est-il bienvenu. Il donne la parole à des femmes différentes, par leur âge, leur origine, et en même temps si proches par leur confiance en Dieu. On y découvre des textes très variés, sous forme d’enseignements, d’études sociologiques, de conseils pratiques et de témoignages. L’ensemble vise à donner des pistes pour transmettre la Bonne Nouvelle, d’une génération à l’autre.

Les Éditions Le Festin exhument pour le cinquantenaire de la mort du prix Nobel de littérature (1952) un inédit de François Mauriac (1885-1970), remisé à la bibliothèque de Bordeaux.

Pendant 32 ans, l’écrivain a consigné les faits et gestes qui rythmaient la vie de sa propriété girondine. Il y mêle des considérations personnelles. Deux grandes dates surnagent : Pâques 1959, « Installation de la télévision » et Mai 1965, « Le tracteur remplace les animaux ».

Il y écrit aussi son célèbre bloc-notes pour l’Express, sans doute une de ses œuvres majeures. Car le journaliste qu’il était aussi s’est de plus en plus engagé, courageusement, avant tout, au nom de sa foi, pour les Éthiopiens envahis par l’Italie fasciste, contre le franquisme, le nazisme, le colonialisme. Son influence sur toute une jeunesse chrétienne ne saurait être négligée.