Brèves de culture septembre 2021

François Sureau, de l’Académie française, descend la Seine, de la source à Paris et au-delà, pour un voyage littéraire qui résume les grandes rencontres de sa vie. J’attendais beaucoup de l’ouvrage et je n’ai pas été déçu.

Voici quelques citations qui m’ont tout particulièrement marqué :

Il compare l’inspecteur Maigret au prophète Jonas de la Bible : « Maigret vient comme Jonas du ventre de la baleine. Il ne prophétise pas comme Jonas parce que l’horizon du monde est bouché et qu’il n’attend rien. Il ne sait pas si Ninive sera détruite. Mais, comme Jonas, il n’a aucune illusion sur le mal qui s’y commet » (140).

Sur le dimanche : « C’était le luxe de chaque semaine… Il y entrait la joie d’une dépense gratuite… le plaisir d’entendre, toujours la même et chaque fois différente, cette parole si difficile à supporter et pourtant plus réconfortante que tout, ancienne, mais plus neuve que les mots intéressés des chefs, des dirigeants, des patrons, des politiques… » (109)

Sur le philosophe Blaise Pascal : « Il veut se tenir près du Sauveur…. C’est Ieschoua de Nazareth, … le messie mort et crucifié, guérisseur du monde et de chacun. En lui il a mis toute son espérance… » (213)

Sur Jean-Sébastien Bach : « Ainsi, voici cinquante ans, les musicologues à la mode voulaient-ils rendre compte de la beauté des œuvres de Bach par l’examen de leur structure, faisant abstraction de la foi qui les avait inspirées, contemplant la bouteille puis la vidant par terre pour s’étonner à la fin que l’ivresse leur demeurât étrangère. »

Sur le peintre Eugène Burnand : « Burnand se veut le peintre d’un salut qui s’incarne en Jésus-Christ. Il prend l’incarnation au sérieux et fait entrer Millet à l’Église… Il tenait que la conscience du salut peut faire naître un art réellement nouveau, attentif au moment mystérieux ou ce que les évangiles nomment le Royaume se rend présent au milieu de nous. » (255)

Sur les faux dieux : « … la facilité qu’ont les hommes à s’inventer de faux dieux pour ne pas être obligés d’être en commerce d’amitié avec le vrai. » (695)

Je me souviens très bien du premier commentaire que j’ai lu en tant que jeune chrétien sur la Lettre de Paul aux Éphésiens. Le commentaire de Franck Horton édité par la Ligue pour la Lecture de la Bible, m’avait enthousiasmé et donné envie d’étudier la Bible.

Ce nouveau commentaire marquera également ses lecteurs. L’auteur nous invite à une promenade conséquente dans ce beau texte biblique. Nous bénéficions dans notre cheminement de panoramas exaltants de beauté pour être ensuite ramenés aux côtés très pratiques de la marche chrétienne. Rien ne nous est épargné, aucun recoin, aucune impasse. Mais on atteint le but avec une vue à la fois plus précise et plus actuelle, et également plus profonde et plus émerveillée, du plan d’amour de Dieu.

Comme toute une génération, j’ai appris à l’école le poème d’Aragon : « Celui qui croyait au ciel et celui qui n’y croyait pas. » Ce livre met en lumière des dizaines et des dizaines de héros, célèbres ou anonymes qui ont été poussés à s’engager contre le nazisme par leur foi chrétienne. Un livre écrit avec passion et qui se lit d’une traite. Il n’a qu’un seul défaut : il n’y a pas d’index pour trouver plus facilement tel ou tel nom que l’on a en tête !