Eddy Mitchell disait que l’avantage que Johnny avait sur lui, c’est qu’il pouvait se permettre de chanter n’importe quoi: de toute façon, le public suivrait. Telle est la différence entre un chanteur et une idole. Le chanteur est jugé, en principe, sur la qualité de ses prestations, ou au moins sur ce qu’on attend de lui. L’idole, au contraire, on lui passe tout. De Johnny, on a pu lire quelque part: Tout ce qu’il touche devient de l’or.
On peut se dire que, lorsqu’une pub proclame: «Écoutez vos idoles», c’est à prendre au second degré. Peut-être. Il n’empêche que le jour où Claude François s’est électrocuté, certains de ses fans (abréviation de fanatique) l’ont volontairement suivi dans la mort.
Et là, on ne rit plus.
Les humains ont toujours besoin de références absolues, quoi qu’ils en disent. Ce fut César, ce fut Mao. C’est Milosevic, même refroidi. Et les Hébreux, angoissés de ne pas voir leur libérateur Moïse redescendre de la montagne, n’avaient rien trouvé de plus pressé que de se fabriquer un Veau d’or dont ils avaient explicitement fait leur dieu (1). Pendant ce temps, Moïse recevait du seul vrai Dieu les Dix Commandements, parmi lesquels celui-ci:
«Tu ne te feras pas d’idole ni de représentation quelconque de ce qui se trouve en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras pas devant de telles idoles et tu ne leur rendras pas de culte, car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu qui ne tolère aucun rival» (2).
Évidemment, si on demande aux gens en quel dieu ils croient, il y a peu de chances qu’ils répondent: Johnny Hallyday. Mais si, pour les plus accros, on regarde à quoi et à qui ils consacrent leur temps, leur argent et leur cœur, si on leur demande: seriez-vous prêt à rater le prochain concert au Stade de France pour aller ne serait-ce qu’à la cérémonie de mariage d’un copain… leur réponse montrera clairement à qui va leur dévotion, au point que tout le reste passe après.
Si on a besoin de Nokia pour écouter ses idoles, on n’a besoin que de soi-même pour écouter Dieu. Avec le Saint-Esprit, c’est gratuit, ce n’est pas une «offre soumise à condition», il n’y a pas d’abonnement à payer, jamais de batterie à plat, pas de portable à remplacer au bout de deux ans.
Et un message tellement plus vital à recevoir!…