En novembre 2007, au Centre Évangélique de Lognes, j’ai été très reconnaissant au pasteur et théologien André Pownall d’avoir fait remarquer qu’il y a des sujets qu’on n’aborde jamais dans les prédications le dimanche, par exemple : la sexualité ; or, il est indispensable d’en parler, disait-il. Comme le chante Francis Cabrel, “Tout le monde y pense” mais personne n’en parle… sauf pour censurer les dérapages, c’est-à-dire un peu tard. Mieux vaut traiter de la sexualité en amont, dans ce qu’elle a de plus beau, d’autant plus qu’elle est d’ordre créationnel.
À cet égard, il faut saluer Liliane Crété, historienne de la Réforme, spécialiste des puritains. En effet, c’est elle qui nous apprend que les puritains, qu’on savait très rigoureux dans leur morale en général, prêchaient ouvertement le dimanche sur la sexualité :
Aujourd'hui, on serait choqué du langage employé par certains pasteurs, en chaire ou dans leurs écrits, par exemple lorsqu’ils affirment que “le lit conjugal doit être un lieu de bonheur”. Dans leurs prédications, ils osent dire explicitement que le mariage et ses joies sont la meilleure des choses. Selon eux, il était impensable qu’un homme vive seul : si Dieu avait estimé le célibat préférable, il n’aurait pas donné une femme à Adam. […] Et pour eux, l’homme et la femme avaient égal accès au contentement de la chair, ce qui est remarquable ! Cela dit, la relation sexuelle incluait le plaisir, mais surtout pas hors-mariage, ce qui aurait été qualifié de “fornication”(1).
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Informations complémentaires
Après avoir travaillé pendant vingt-cinq ans dans le cadre de Radio Réveil et Certitudes, Philippe Malidor est journaliste à Réforme et collabore à diverses publications, parmi lesquelles Croire & Vivre.
Il est Conseiller presbytéral à l'Eglise Réformée de Bourges.
Auteur de 10 paroles pour tous, paru chez Farel en 2008.
1- Certitudes n° 178, janvier-février 1997.