Fin 2017, on a pu voir sur France Info TV un prêtre catholique étatsunien faire son coming out en exposant ouvertement son homosexualité. J’ai failli écrire : « en confessant », mais il ne s’agissait pas de confession avec la connotation de repentance qui s’y attache habituellement. D’ailleurs, cette proclamation a été saluée par une standing ovation des paroissiens et même par les félicitations de l’évêque local.
Quand on fait quelques recherches sur le sujet, on s’aperçoit que ce genre de fait est devenu courant. On apprend même, sans en être surpris, que « l’incidence de l’homosexualité dans la prêtrise catholique romaine est plus forte que dans la population en général ». Plus encore, au milieu des années 80, les prêtres homosexuels aux États-Unis mouraient quatre fois plus du sida que dans la population générale, la plupart des cas étant liés à des relations homosexuelles
(1).
On se doutait bien que, pour certains jeunes chrétiens, la prêtrise constituait un moyen de sublimer des tendances homosexuelles en servant Dieu dans le célibat, mais aussi de couvrir un célibat qui, sans le manteau de la prêtrise, paraîtrait socialement suspect, comme dans ce témoignage : « Il faut que je vous dise qu’ado, j’ai pensé à devenir prêtre. Une façon certainement pour moi de m’imaginer un avenir socialement acceptable sans femme
(2). »
Compréhension ou revendication ?
On pourrait penser que le prêtre étatsunien cité plus haut affiche des
tendances non assorties de
pratiques homosexuelles ; mais dans ce cas, pourquoi les afficher puisque le
Catéchisme de l’Église Catholique préconise depuis longtemps que les homosexuels doivent être « accueillis avec respect, compassion, et délicatesse
(3) ? Or, manifestement, il s’agit bien d’une promotion ou d’une justification par un prêtre catholique de sa
pratique homosexuelle.
Là, on sort de la question de l’orientation sexuelle – dont on peut débattre – pour entrer dans celle de l’imposture totale. Car, selon l’Église catholique, homosexuels et prêtres ont en commun une chose : l’impératif de chasteté, qui est même, pour les seconds, un vœu.
De la revendication à la promotion
Mais franchissons encore un cran, celui de l’acharnement ; car il ne s’agit plus d’accepter, de légitimer, de banaliser, ni même de promouvoir l’homosexualité, mais de la souhaiter pour autrui, ce que n’a pas hésité à faire un prêtre anglican écossais : « Le moyen le plus rapide de rendre l’Église d’Angleterre plus accueillante est de prier pour que le prince George soit béni un jour avec l’amour d’un beau jeune homme », écrit Kelvin Holdsworth, qui officie dans la cathédrale St Mary de Glasgow
(4).
Circulez, il n’y a rien à débattre
L’homosexualité n’est donc évidemment plus un objet de réprobation, même pour les lecteurs de la Bible qui seraient pourtant bien en peine d’y trouver une justification. Elle n’est même plus un objet de débat pour ceux qui s’inquiètent de ses incidences éventuelles sur les questions de filiation. Elle est un thème imposé, verrouillé. On a même vu récemment que la diffusion d’un simple témoignage d’un homosexuel devenu hétérosexuel peut conduire au tribunal
(5).
Nous, nous aimerions que l’attirance pour les personnes de même sexe puisse rester un thème ouvert au débat dans des pays qui se fabriquent d’autres absolus tout en se prétendant pluralistes et tolérants.