20 ans en tant que cadre commerciale dans de grandes entreprises. 11 ans comme famille d’accueil. 8 ans comme médiatrice familiale. Son tout : trois carrières propulsées avec la même énergie et la même finalité.
Parlez-nous de la médiation familiale
« C’est l’espace où viennent des personnes en conflit ou en rupture de communication au sein de leur couple ou de leur famille. C’est bien souvent une démarche spontanée quand quelqu’un n’en peut plus et veut en sortir : une difficulté conjugale, une séparation, un conflit entre parents, un conflit parent/ado, le placement d’un grand-parent, un problème de succession, personnes nées sous X… »
Comment décrire votre rôle ?
« J’accompagne des personnes dans le rétablissement d’un dialogue et dans la définition d’un avenir, commun ou pas. Je me trouve « au milieu » des parties et je les soutiens en entretiens confidentiels. Mon objectif est qu’elles trouvent ensemble des solutions concrètes et durables de sortie de conflit. Ma neutralité et mon impartialité sont axées sur l’autonomie et la responsabilité de chacun dans son histoire ».
Votre motivation dominante ?
« J’apprécie d’être acteur et témoin du rétablissement de la relation entre des personnes appelées à devenir elles-mêmes actrices du changement. Joie de voir qu’on peut faire émerger une réalité ordonnée et constructive à partir du chaos. »
Y a-t-il un aspect plus épineux ?
« Je navigue dans le conflit à longueur de journée, au milieu d’une certaine violence psychique et physique, parfois jusqu’aux hurlements. Aussi, je ressens une fatigue psychique en fin de journée. »
La foi offre-t-elle un support particulier ?
« Je prie tout au long de la journée, avant, pendant et après les entretiens. Pour demander l’aide du Seigneur et qu’il vienne apaiser et visiter cet espace. Quand on est convaincu du choix de Dieu dans notre vie, il déverse les compétences pour exercer tel ou tel métier et les gens peuvent être bénis. Dieu agit au milieu de tout cela. Les personnes sont libres. Ceci ne m’appartient pas. »
Une expérience que vous aimeriez partager ?
« Ma toute première médiation concernait un conflit entre le grand-père athée et le reste de la famille qui voulait prier à table. Quand la médiation fut terminée dans le respect de chacun, la grand-mère est venue me demander : "Armelle, vous êtes chrétienne, n’est-ce pas ?" »
« Un couple n’arrivait pas à se mettre d’accord au sujet de la vente d’une maison héritée depuis quatre ans. La médiation conclue, Madame, déjà dans sa voiture alors que je repartais, a ouvert la vitre pour me dire : Armelle, je suis catholique pratiquante et je sens que vous avez la foi. Et pour moi, vous avez été un ange. »