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Des clarifications s'imposent : est-ce sa façon de vous parler que vous n'avez pas acceptée ? Alors, vous étiez en droit de lui mettre une limite. Ou est-ce que ce sont vos paroles qui ne lui ont pas convenu ? Pensez-vous avoir un problème vous-même ? Fallait-il ne rien dire et laisser faire ? À qui appartient le problème réellement ?...
Le fait qu'elle ne vous adresse plus la parole n'arrange pas les choses. Comment savoir ?
La communication, c'est parfois un peu compliqué !
Qu'est-ce qui vous a fait réagir ? Peut-être avez-vous bien fait : ses critiques, ses jugements à l'emporte-pièce, étaient dirigés injustement contre vous. Ne rien dire l'aurait encouragée à ne pas vous respecter. Vos paroles l'ont remise à sa place, hors de votre espace. Si elle ne vous adresse plus la parole, c'est pour vous faire céder. Elle veut vous faire croire que c'est à cause de vous que tout cela arrive, et que vous n'avez plus le droit à la parole à ses yeux. Vous êtes certainement sensible sur ce point, facilement culpabilisée… Certaines personnes sont très manipulatrices. Elles utilisent le retrait émotionnel pour retourner la situation à leur avantage alors qu’elles ne veulent pas voir leur propre problème.
Deux réactions étaient possibles
Soit votre collègue se remettait en question, soit elle se bloquait. Dans le premier cas, votre relation se clarifiait, dans le deuxième, vous n'obteniez rien de plus. Du coup, c'est peut-être le signe que cette relation n'est pas constructive. Autant en tirer la conclusion qu'il y a des personnes qu'il vaut mieux éviter, parce qu'elles cherchent toujours à dominer les autres et leur vouloir du mal, même inconsciemment.
Pas simple
Vous travaillez dans le même service que votre collègue. Si la question qui vous divise est d'ordre professionnel, vous pouvez en référer à votre chef hiérarchique. Si elle est d'ordre privé, relationnel, il ne s'agit pas, bien entendu, de monter tout le service contre elle, car ce serait une contre-manipulation. Vous avez à poser une bonne limite, qui vous protège de son influence directe ou indirecte. Vous n'avez pas à vous culpabiliser.
Face aux conflits
Peut-être avez-vous reçu une éducation où la colère n'avait pas sa place, sous peine de sanction. Tout était en place pour qu'il n'y ait pas de conflits, et vous ne pouviez pas être vous-même. Or, quand vous avez réagi vis-à-vis de votre collègue, vous êtes entrée en conflit.
Comment alors gérer cette situation si vous n'avez pas appris à y faire face ? Votre cause peut être justifiée, mais vous manquez de moyens. Faites-vous aider par une personne de confiance et neutre.
Et si c’est vous qui l’avez blessée…
Comment le savoir ? Un bon moyen, c'est d'évaluer votre réaction émotionnelle. Sa façon de vous parler vous rappelle-t-elle une autre personne, un de vos parents, par exemple, qui vous a blessée dans le passé ? Sentez-vous une résonnance désagréable en vous ? Vous avez probablement réagi avec agressivité, en projetant sur votre collègue un sentiment éprouvé il y a longtemps envers quelqu'un d'autre. Dans ce cas, c'est vous qui avez un problème. Vos réactions émotionnelles non maîtrisées signalent qu'un point douloureux a été touché. Votre collègue n'y est pour rien. Peut-être est-elle désolée de ce qui est arrivé, et a-t-elle eu besoin de prendre un peu de distance. Si vous travaillez sur vos réactions, il y aura de l'espoir pour réparer votre relation avec elle.
Ainsi va la vie. Rien n'arrive tout à fait par hasard. Cessez de vous culpabiliser, si c'est le cas. L'important, ce n'est pas tant l'événement, que la manière dont vous réagissez. Que pouvez-vous apprendre ? Un mieux-être avec vous-même vous conduira à un mieux-vivre avec les autres.