Dis papa, pourquoi tu pleures ?

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Papa pleure
Et le père répond à son jeune garçon :
— Parce que maman est morte.
— Mais papa, tu m’as toujours dit que les garçons ne doivent pas pleurer !

Choisir ses mots

« Morte » ou « mort » sont des mots porteurs d’une telle violence émotionnelle qu’ils peuvent entraver tous nos efforts pour ne pas nous écrouler. Face à une telle réalité brutale, il faut donc se protéger et préserver son entourage en choisissant des mots plus légers selon sa sensibilité et sa spiritualité. On pourra dire par exemple : « Maman nous a quittés, est montée au ciel, est entrée dans le repos, est décédée… » Après une longue maladie, un lourd handicap ou une fin de vie difficile, on pourra aussi dire : « Maman ne souffre plus. »

Le droit de pleurer

Le cliché qui ne permet pas aux hommes de pleurer en public est abominable. En effet, retenir ses larmes produit des tensions internes qui risquent de se manifester autrement : eczéma, palpitations cardiaques, cancer et autres troubles corporels ou psychologiques… C’est ce que l’on nomme la somatisation. Il est bon de se permettre de pleurer et de recevoir la compassion et la consolation de son entourage. Il est important d’exprimer sa peine. Ce n’est en aucun cas une marque de faiblesse, bien au contraire, c’est une marque de notre humanité. Les animaux ne pleurent pas.

Accepter d’être consolé

J’ai connu trop de personnes qui disaient : « Je ne me consolerai jamais » aprèsle décès d’une personne très proche (enfant, conjoint, frère ou sœur…).
On peut refuser d’être consolé :
– par fidélité à l’enfant perdu ou à une promesse donnée.
– à cause du « qu’en-dira-t-on ». Beaucoup de personnes se demandent, même après de longues années, ce que diront « les gens » s’ils font la fête après avoir perdu un enfant. Idem pour un remariage après des années de veuvage.
– à cause d’un sentiment de culpabilité. Beaucoup vivent avec le remord, oubliant que personne n’est parfait et que s’il y a eu des manquements, cela s’est passé dans un contexte donné. « Que celui qui n’a jamais fauté lui jette la première pierre » a dit le Christ à ses interlocuteurs prêts à mettre à mort une femme adultère. Ne soyons pas plus durs avec nous-mêmes que Jésus l’a été.

Décider de revenir à la vie

Refuser de tourner la page, cela s’appelle dans le langage des psys « suivre un chemin de mort ». Cette attitude conserve la personne dans le tourment et la fait souffrir inutilement.
S’il est important de respecter son propre rythme de consolation, il est primordial de « décider » un jour d’en sortir, soit en trouvant des solutions en accord avec sa conscience, soit en se faisant aider par un professionnel.
Auteurs
Michel BIJAOUI

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