Les rêves intriguent énormément… On est loin d'avoir décrypté la physiologie des rêves… Néanmoins, on commence à y voir plus clair et les rêves perdent peu à peu de leur mystère. Ce qui est sûr, c'est que les rêves – qu'on s'en souvienne ou pas – occupent environ 20 % de notre temps de sommeil et se produisent au prix d'une dépense d'énergie considérable. Donc ils correspondent forcément à... un besoin physiologique. Nous ne rêvons pas tous de la même manière. Certains s’en souviennent, d'autres moins facilement. Certains font des rêves délirants, d'autres effrayants, d'autres – comme vous – des rêves récurrents... Alors quelle importance y attacher et peut-on en quelque sorte domestiquer ses rêves ?
Prendre de la distance avec ses rêves
L'importance d'un rêve se limite à celle que vous lui attribuez… Il ne faut pas y chercher à tout prix un sens caché et s'abandonner à la fantaisie des soi-disant « interprètes » de rêves professionnels… On sait aujourd'hui que le rêve est un processus créatif du cerveau, élaboré à partir d'informations conscientes ou pas qui y sont stockées. Elles sont mélangées avec certaines informations sensorielles – bruits ou odeurs – qui sont captées pendant le sommeil. Le rêve est donc en rapport étroit avec le vécu… Il est donc le reflet des rapports que la personne entretient avec le monde et son propre environnement...
S’interroger sur son état psychologique
C’est mieux que de s'interroger sur la signification d'un rêve…. Si par exemple on rêve de choses ou de situations effrayantes ou angoissantes, c'est que notre subconscient est alimenté par une angoisse qui n'est pas évacuée autrement. Il faut alors se poser la question : qu'est-ce qui m'angoisse ou me fait peur ? Pourquoi ? … Y a t-il un moyen de l'affronter pour s'en débarrasser, si besoin en consultant un thérapeute ?
L'impression que l'on retire d'un rêve une fois réveillé est une autre indication… On peut faire un rêve désagréable et l'oublier dès que l'on reprend contact avec la réalité. Mais si la chose continue à nous angoisser, le problème n'est pas le rêve en lui-même, mais notre psychisme. Dès lors, le rêve aura des chances de se reproduire de manière régulière, comme le rappel à l'ordre de quelque chose qui n'est pas réglé...
Prendre soin de son sommeil
Certains somnifères ou antidépresseurs ont la faculté de provoquer des cauchemars... Si c'est votre cas, parlez-en à votre médecin... Préparez votre sommeil : relaxez-vous avant d'aller au lit. Bannissez les activités préoccupantes, évitez de vous « prendre la tête » avec quoi que ce soit, évitez les films ou les lectures à charge émotionnelle trop violente pour vous... et puis soignez votre environnement : silence, obscurité, fraîcheur…
Si malgré ces conseils, ils perdurent, je vous encourage vraiment à aller consulter un médecin qui recherchera la cause profonde de cette récurrence qui vous trouble.
Pour apprivoiser un rêve plutôt que de le subir
La scénarisation. Il s'agit d'imaginer une fin différente à la situation qui revient sans cesse dans notre rêve… Petit à petit, il y a fort à parier que votre rêve se pliera à ce que vous avez décidé…
Le rêve lucide. Quand la lucidité apparaît au cours d'un rêve, le rêveur a soudain l'impression de s'éveiller mais il peut continuer de rêver tout en sachant qu'il rêve. Cela peut se produire fortuitement ou résulter d'un apprentissage… Avec un peu d'expérience et d'entraînement, il est possible… de s'endormir consciemment, en étant attentif au moment où l'on glisse de l'état de veille à celui de rêve… Cette technique permet de faciliter l'émergence de lucidité au cours des rêves. Savoir que l'on rêve va permettre d'exercer un contrôle délibéré sur le contenu du rêve et sur son déroulement…