Quand j’étais gosse, ma mère me disputait quand elle s’apercevait que j’avais, encore une fois, troué mon pantalon aux genoux. Il faut dire que cela m’arrivait souvent. Si le trou était grand, elle cherchait alors une toile de même couleur pour que cela ne se voie pas trop et elle s’en servait pour camoufler le trou. Aujourd’hui, je vois un peu partout des jeunes gens et jeunes filles arborer fièrement un pantalon qu’ils ont acheté troué.
Il y a quelques années, je caressais naturellement la tête d’un jeune enfant sans me poser de question. Aujourd’hui, je retiens ce geste de tendresse car j’ai peur qu’on me prenne pour un pédophile.
J’aimais aussi – et j’aime toujours – ouvrir la porte aux dames pour les laisser passer avant moi. Aujourd’hui, à chaque fois que je le fais, je me demande si ce geste ne va pas être pris pour du sexisme.
Vous me direz peut-être que je mélange tout, que je ne comprends rien et que je suis ringard.
C’est sans doute un peu vrai.
J’ai compris aussi que toute génération vieillissante a bien des difficultés à comprendre celle qui monte. Alors, j’arrête là.
Mais j’aimerais quand même bien quelques explications. Si possible.