Mon voisin est un bourreau de travail. Il part très tôt le matin et rentre tard le soir, sans compter ses nombreux weekends d’astreinte. Il a le privilège d’avoir un métier qui le passionne et dans lequel il s’investit complètement.
Or, un certain matin, tandis que nous nous croisons à l’heure de la relève du courrier, je le vois mine défaite et abattue. Je l’invite à prendre un café. C’est là qu’il m’explique sa terrible désillusion professionnelle : le poste de responsable, qu’il estimait lui revenir, vient d’être finalement offert à un collègue. Peut-être à tort, peut-être pas, mais qui le sait ?
Toujours est-il qu’il a mis jusqu’ici sa vie personnelle en « statu quo » pour se consacrer à son labeur. Il en a même négligé ses amis et sa famille. Il se sent aujourd’hui floué, dévalorisé, désavoué même. Ses efforts incessants et son travail acharné n’ont donc servi à rien.
Avoir un travail est une très belle chose et apprécier sa tâche est encore meilleur. S’investir et désirer faire plus et mieux que la mission demandée est louable. Seulement voilà, la vie est un équilibre et le travail ne devrait pas supplanter tout le reste. « Il y a un temps pour chaque chose sous le soleil » rappelle le sage de la Bible. N’oublions pas de travailler pour vivre et non pas de vivre pour travailler.