C'est Noël N'ayez pas peur !(1)

Complet Réflexion
La naissance de Jésus a eu lieu dans un pays occupé par les légions romaines. La guerre était aux frontières d’Israël, avec son cortège de souffrances, d’humiliations et de famines.
C’est dans ce contexte difficile que des gens ordinaires ont participé à cet événement extraordinaire qui allait tellement bouleverser l’histoire des hommes qu’on compte les années depuis ce jour-là.
Rien n’était pourtant simple pour ces personnes qui ont vécu des peurs bien humaines que les évangiles ne cachent pas.
Nous sommes allés à leur rencontre pour les interroger en reprenant, comme nous avons pu, le fil des événements par le début.
Écoutons-les : ils ont bien des choses à nous dire. N’ont-ils pas vaincu leur peur ?

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C'est Noël N'ayez pas peur !(1)

Élisabeth / Face au désespoir

Qui êtes-vous ?

Je suis la femme du sacrificateur Zakarie. Nous sommes tous deux descendants de sacrificateurs. Logiquement, j’aurais dû connaître la bénédiction. Malheureusement, j’ai connu la malédiction ne pas avoir d’enfant. J’ai porté une grande partie de ma vie la honte d’être « anormale » dans une société où le but du mariage est avant tout de donner une descendance à son mari. J’ai eu en plus la peur au ventre d’être rejetée par ma famille, mon mari surtout.

Que vous est-il arrivé de particulier ?

Un jour, mon mari est rentré complètement muet après son service au temple de Jérusalem. Vous imaginez ? Cela m’a fait terriblement peur. Est-ce que je devrais vivre avec lui ainsi tout le reste de ma vie ? J’ai quand même vite compris qu’il était en bonne santé puisque je me suis retrouvée enceinte quelque temps après ! J’avais du mal à y croire. Dieu avait-il donc attendu tout ce temps pour répondre enfin à nos prières ?
Du coup, j’ai dû apprendre à gérer une peur différente, celle de devenir la risée des jeunes mamans. Pensez donc : enceinte à mon âge ! Je devais m’apprêter à apprendre des choses, voire même devoir demander de l’aide aux jeunes mères pour qui j’aurais dû être un modèle !

Et après ?

J’étais à six mois de grossesse quand Marie, ma jeune cousine, est venue me rendre visite. Elle aussi était enceinte dans des conditions pour le moins surprenantes ; elle vous expliquera. Il s’est passé alors quelque chose d’extraordinaire : j’ai senti mon enfant remuer dans mon ventre et l’Esprit Saint de Dieu m’a remplie. Je me suis surprise alors à dire des choses extraordinaires sur l’enfant qu’elle portait. J’ai compris qu’elle allait donner naissance au Messie et que mon propre enfant, mon fils, allait préparer son chemin.
Mon désespoir de tant d’années s’est changé en une joie indescriptible.

Zakarie / Face à la difficulté de croire

Qui êtes-vous ?

Comme Élisabeth vous l’a dit, je suis sacrificateur. Cela veut dire que je suis l’un de ceux qui offrent à notre Dieu, sur l’autel, les animaux que les gens apportent au temple, à Jérusalem. Je dois dire, qu’à mon âge, j’avais fini par me résigner à la stérilité de notre couple. Alors quand un ange est venu me dire que ma femme allait être enceinte, je n’ai pas voulu y croire. Voyant que je ne le croyais pas vraiment, il m’a annoncé que je deviendrais muet jusqu’à l’accouchement de ma femme ! J’étais donc incapable d’expliquer ce qui arrivait.

N’était-ce pas normal de douter dans votre cas ?

En fait, j’ai d’abord eu très peur lorsque j’ai vu cet ange. Il a pourtant tenu à me rassurer tout de suite en me disant : « N’aie pas peur, Zakarie. Oui, Dieu a entendu ta prière. Élisabeth, ta femme, te donnera un fils, tu l’appelleras Jean. Tu seras rempli de bonheur et de joie, et quand ton fils naîtra, beaucoup d’autres personnes seront dans la joie. En effet, il sera quelqu’un d’important pour le Seigneur. » C’est vrai, j’ai douté aussi, un peu comme tous les hommes. Était-ce bien Dieu qui m’avait parlé ? N’avais-je pas rêvé en prenant mes désirs pour la voix de Dieu ?

Et après ?

Quelques mois plus tard, ma femme était enceinte ! Je dois reconnaître que j’ai eu peur pendant toute la grossesse. Élisabeth la supporterait-elle à son âge ? Et puis, être père à mon âge, ce n’est pas facile. Dire que nous l’avons tant désiré ce petit et qu’au moment où il s’est présenté, je tremblais !

Que s’est-il passé lorsque l’enfant est né ?

C’est la tradition chez nous pour un enfant de porter le nom de son père. Mais l’ange m’avait dit : « Tu l’appelleras Jean. » Alors, Élisabeth et moi, nous avons tenu tête aux gens et nous avons obéi à Dieu. Aujourd’hui, on le surnomme Jean-Baptiste car sa mission, c’est de baptiser ceux qui veulent se tourner vers Dieu et changer de vie. Comme nous sommes heureux et reconnaissants ! Du doute est née la foi.






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Élisabeth : Luc 1.5-7, 23-25, 39-66
Zakarie : Luc 1.8-22, 57-80

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