Quand j’étais enfant, j’aimais me retrouver seule dans la nature pour goûter des instants de silence ou simplement entendre le bruit du vent dans les arbres et le chant des oiseaux. Aujourd’hui, ce paradis de mon enfance est peuplé de toutes sortes de bruits humains : tondeuses à gazon, circulation automobile, machines agricoles… Il a été rejoint par la « civilisation » et le silence n’est plus.
Il paraît qu’il ne resterait plus qu’une cinquantaine de zones dans le monde à l’abri du bruit des hommes. Une fondation* les recense et vise à les protéger. Le critère retenu : que le site soit vierge de tout bruit humain pendant au moins quinze minutes d’affilée. Ces sanctuaires situés à l’écart de toute activité humaine sont toutefois menacés par l’aviation.
Le silence est souvent perçu comme une absence, comme un vide à combler à tout prix. Certains, habitués aux bruits du monde, le jugent angoissant et en ont peur. Le silence pourrait-il n’être un jour qu’un souvenir ?
Pourtant le silence nous fait tellement de bien. Notre cerveau en a besoin pour se reposer. Les neurosciences le confirment : le silence est essentiel à notre bien-être mental, émotionnel et spirituel.
Le silence n’est d’ailleurs pas synonyme d’isolement, mais plutôt d’ouverture. Car c’est quand nous faisons silence que nous entendons le mieux. Nous percevons alors notre voix intérieure et devenons plus sensibles à ce qui nous entoure. C’est dans le calme que nous apprenons à écouter.
Oui, le silence est d’or ! Recherchons-le ! Prenons le temps de l’apprivoiser pour en découvrir les bienfaits. Nous y trouverons des trésors insoupçonnés et peut-être, dans ce silence, pourrons-nous rencontrer Dieu ?
Anne-Marie Delaugère
*La fondation One Square Inch (un centimètre carré) a été créée par le bioacousticien Gordon Hempton.