Ma journée de travail enfin terminée, je plonge dans ma playlist musicale intitulée sweat joy (douce joie). J’y ai compilé une trentaine de morceaux qui m’apaisent et je m’en sers régulièrement pour me faire du bien. Suis-je la seule à faire cela ?
Écouter de la musique fait du bien…
Depuis la nuit des temps, on reconnaît les bienfaits de l’écoute de la musique. Les musicologues citent souvent la Bible à propos du récit de David qui apaise la mélancolie du roi Saül grâce aux mélodies de sa harpe. Depuis, nombre de chercheurs ont mis en avant telle ou telle musique pour guérir les mœurs. Certains pensent, comme Pythagore au 6e siècle, que la guérison dépend des modes ou des tonalités dans lesquels les musiques sont jouées : le « mode en ré majeur » donnerait du courage, par exemple. D’autres pensent que c’est une histoire de fréquences ou de rythmes : on sait maintenant que le rythme de la musique interagit avec le pouls de l’auditeur. Pour d’autres encore, tout cela est une affaire de prédisposition. On serait sensible à la musique ou pas…
En jouer, encore plus
Pratiquer un instrument serait encore plus bénéfique pour le cerveau. Les zones cérébrales liées à la mémoire sont intensément et fréquemment activées chez les musiciens. Ces derniers ont donc de meilleures capacités d’apprentissage et de mémoire. Jouer d’un instrument est une activité particulièrement adaptée à la constitution d’une réserve cognitive pour lutter contre les effets du vieillissement normal. Enfin, cela favorise la communication entre les deux hémisphères.
Je repose donc mes écouteurs et préfère m’asseoir à mon piano pour jouer une Gymnopédie de Satie, en pensant aux belles connexions cérébrales que je suis en train de créer.
La musique, créatrice de liens ?
De nombreux chercheurs étudient les effets de tel ou tel répertoire de musique et de la musique classique en particulier. « L’idée que tel morceau ait un effet unitaire sur n’importe quel individu prête à débat et se trouve régulièrement taxée de pseudoscientifique », affirme le musicologue David Christoffel*. Ce qui est important, selon lui, c’est le lien que l’on crée avec une musique et avec les gens qui nous la font écouter. Les souvenirs liés à la musique résistent vraiment bien au vieillissement, même en cas de démence.
Informations complémentaires
*David Christoffel, La musique vous veut du bien, PUF, 2018, p.49