Le cinéma est un art visuel universel considéré, à juste titre, comme un miroir de la société, reflétant ses normes, ses tabous et ses aspirations. Pourtant, lorsqu’il s’agit de la représentation des personnes en situation de handicap, cette industrie a, pendant des décennies, perpétué des stéréotypes ou ignoré cette réalité, jusqu’à ce que des changements progressifs viennent diversifier les voix et les visages à l’écran. Dans un contexte où l’inclusion devient un enjeu majeur — les Jeux paralympiques de Paris l’ont encore démontré — il est essentiel de comprendre comment le handicap est représenté au cinéma, les défis auxquels font face les acteurs et réalisateurs handicapés, et comment cette industrie peut contribuer à déconstruire les préjugés et promouvoir une société plus inclusive.
Représentations historiques du handicap au cinéma
Les premières représentations du handicap au cinéma, comme dans beaucoup d’autres formes d’art, furent souvent teintées de pitié ou de fascination morbide. Le handicap était fréquemment utilisé comme une métaphore visuelle pour exprimer la faiblesse, la monstruosité ou la différence radicale. Un exemple emblématique de cela est le film Freaks(1), qui met en scène des personnes atteintes de difformités physiques dans un cirque. Bien que le film ait été révolutionnaire en donnant des rôles à des acteurs en situation de handicap, il a également suscité la controverse en exploitant leur apparence pour créer une sensation d’étrangeté et de peur.
(1) Durant une grande partie du 20e siècle, le handicap a souvent été représenté sous deux angles principaux : soit comme un obstacle à surmonter, ...