(1)Nous sommes bien obligés de constater le décalage entre le discours autour des personnes en situation de handicap et le regard que nous posons sur elles. Les préjugés sont tenaces. Ces personnes doivent, en effet, continuer à faire face à bien des obstacles invisibles dans tous les aspects de leur vie. En tant que personne malvoyante, je suis intimement consciente de ces défis.
Les stéréotypes répandus décrivent les personnes handicapées comme moins capables, dépendantes, voire négligeables dans certains cercles sociaux. Cette perception limite leur participation sociale, économique et culturelle. Elles restent ainsi marginalisées et exclues.
Qu’elle soit manifeste ou subtile, cette discrimination est un fardeau quotidien, ...
Informations complémentaires
Le regard de Jésus
Lorsque je lis les évangiles, je constate que Jésus a toujours été à la rencontre des plus fragiles, des « empêchés de travailler et de vivre en société ». Il les a réhabilités et mis à l’honneur. Il transforme ainsi mon regard et mon impact d’amour. Jésus me fait ainsi comprendre le besoin de l’autre. Avec son regard, nous devenons mutuellement des aides différentes et complémentaires.
À sa suite, l’apôtre Paul a magnifiquement exprimé notre besoin d’interdépendance lorsqu’il a comparé la communauté à un corps humain : « Dieu a disposé le corps de manière à donner plus d’honneur à ce qui en manquait, afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les membres aient également soin les uns des autres. » « L’œil ne peut pas dire à la main : je n’ai pas besoin de toi ; ni la tête dire aux pieds : je n’ai pas besoin de vous. » « Mais bien plutôt, les membres du corps qui paraissent être les plus faibles sont nécessaires ; et ceux que nous estimons être les moins honorables du corps, nous les entourons d’un plus grand honneur. Ainsi nos membres les moins honnêtes reçoivent le plus d’honneur((1 Corinthiens 12.21-25.))… »
Jésus-Christ nous invite donc à enlever les obstacles afin que chaque personne prenne la place que Dieu lui a déjà donnée. C’est exactement le mouvement de l’inclusion. Il s’agit de voir d’abord les capacités de la personne, au lieu de voir ses manques, et de chercher comment la société peut s’organiser pour qu’elle puisse vivre avec ses capacités dans un contexte donné. C’est un renversement important.