« Je n’ai pas honte de l’Évangile. Il est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec, parce qu’en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi, selon qu’il est écrit, le juste vivra par la foi. » Romains 1.16-17
Ce chapitre se propose de donner quelques repères sur la Réforme protestante, un mouvement religieux novateur qui rejette l’Église en tant qu’institution médiatrice, en proposant un christianisme non clérical. Le vocable « protestant » a été attribué en 1529 au cours de la seconde diète de Spire à cinq princes germaniques et aux représentants de quatorze villes libres de confession luthérienne, qui s’opposèrent au projet de l’empereur Charles Quint de réaliser l’unité religieuse au sein de son empire. Une déclaration fut rédigée et présentée à l’assemblée en ces termes :
« C’est pourquoi nous refusons le joug qu’on nous impose. Nous protestons par les présentes devant Dieu, notre unique créateur, conservateur, rédempteur et sauveur, et qui un jour sera notre juge, ainsi que devant tous les hommes et toutes les créatures que nous ne consentons ni n’adhérons en aucune manière pour nous et pour les nôtres au décret proposé dans toutes les choses qui sont contraires à Dieu, à sa sainte parole, à notre bonne conscience, au salut de nos âmes et au dernier décret de Spire. »
Dans ce contexte, protester signifiait professer sa foi, témoigner.
La Réforme protestante au 16e siècle, va mettre l’accent sur trois doctrines essentielles : « La justification par la foi, le sacerdoce universel des croyants et l’autorité de l’Écriture comme seule norme (norma normans) de toute prédication, de toute confession de foi (norma normata) et de toute vie ecclésiale. »(1).
Les historiens n’ont pas fini de s’interroger sur les causes de la Réforme du 16e siècle. L’explication morale a longtemps prévalu puis elle...