LES ÉGLISES ÉVANGÉLIQUES
COMMENT DÉFINIR UN CHRÉTIEN ÉVANGÉLIQUE ?(1)
Dans le protestantisme, le vocable « évangélique » peut revêtir des réalités différentes suivant les époques et les lieux. Au 16e siècle, en Allemagne, il désigne tout simplement les protestants. Le terme Evangelisch renvoie à l’appartenance sociologique des Églises protestantes officielles, c’est-à-dire luthéro-réformées. Dérivé de l’allemand, le mot « évangélique » s’applique en France à l’Église évangélique luthérienne présente surtout à Paris, Montbéliard et en Suisse romande. Au 18e siècle, le terme revêt un sens différent dans les pays anglo-saxons, en particulier en Angleterre dans le contexte du Réveil. L’accent est mis sur l’expérience de la conversion intérieure. Ainsi, le chrétien évangélique ressent une horreur face au péché et accueille la grâce de Dieu manifestée en Jésus-Christ. André Encrevé signale que « dans la seconde moitié du 19e siècle, et jusqu’en 1945, le terme évangélique fut appliqué au courant doctrinal qui luttait contre les innovations théologiques des libéraux ».(2)
De nos jours, il ne s’agit plus de revendiquer une religion par héritage mais par choix personnel. C’est ainsi que la croissance du protestantisme évangélique au cours de ces dernières décennies est venue complètement bousculer la tradition de discrétion des Églises protestantes historiques.
Dans sa définition, un évangélique est d’abord un individu qui prône une démarche de conversion à l’Évangile de Jésus-Christ et qui aspire à vivre sa foi dans la fidélité à l’enseignement de l’Écriture sainte. En outre, il place le curseur sur le témoignage personnel.
Ce retour à l’essence même de l’Évangile remonte à la Réforme du 16e siècle, mais avant tout à l’Église primitive ainsi qu’aux Pères de l’Église, sans oublier les précurseurs de la Réforme tels que Pierre Valdo, John Wycliffe et Jean Huss mentionnés plus haut.
Les membres d’une Église évangélique ne sont pas celles et ceux qui assistent au culte ou qui participent à la vie de l’assemblée, mais ...