Vous êtes connu pour être partisan de la non-violence. Qu’est-ce qui a contribué à forger vos convictions ?
Cela remonte au début de ma conversion à la foi chrétienne où passionné de justice sociale, j’ai découvert que Dieu était un Dieu de justice et de paix. Plus tard, alors que je faisais mes études de théologie, la guerre du Golfe a éclaté. Nous étions en 1990 et c’est là que j’ai entendu parler du concept de « guerre juste ». En discutant avec mes professeurs, je me suis assez vite rendu compte des limites de leurs discours
me demandant : comment une guerre peut-elle être juste ?
Faute de les trouver vraiment convaincants, je me suis questionné : « Comment faire pour aider les gens à vivre ensemble ? »
En fait, je cherchais une pratique sociale qui correspondait à ma foi. À bien y réfléchir, c’est la figure de Martin Luther King qui m’a le plus aidé à comprendre ce que je recherchais comme théologie de l’action pour rejoindre les gens dans leurs aspirations à la paix, à la justice et à l’amour. J’ai pris conscience que poser cette question me donnait la possibilité d’inscrire ma foi dans la société telle qu’elle est et de témoigner sans que cela tombe comme un cheveu sur la soupe. Petit à petit, Martin Luther King est devenu pour moi une source d’inspiration pratique de ce que l’on peut faire pour encourager le vivre-ensemble dans une société.
Parallèlement, plusieurs ouvrages m’ont éclairé comme Une vision transformatrice [du monde], Justice et paix s’embrassent. J’ai également lu un excellent article de John Stott qui insistait sur le fait qu’être pacifique ne voulait pas forcément dire être pacifiste.
Enfin depuis peu, je réfléchis également sur le sujet avec le livre Foi chrétienne et sphère publique de Miroslav Volf(1).
Certains sont devenus des livres de chevet. Je les relis régulièrement pour m’aider à mieux comprendre et analyser les grandes questions au cœur de nos sociétés et les réponses que nous pouvons apporter en tant qu'Église.
Qu’est-ce qui vous motive aujourd’hui ?
C’est le shalôm, ...