Les quatre évangiles nous rapportent la vie et l’enseignement du Christ. Ces deux volets présentent, sur le sujet qui nous occupe, comme sur bien d’autres, une remarquable cohérence.
Jésus naît dans une période troublée, sous une domination romaine mal supportée. Tout cela se terminera un demi-siècle plus tard par une révolte désespérée et une destruction de la ville et du temple qui reproduira, en plus tragique et définitif, la chute de Jérusalem six siècles plus tôt.
Jésus, annoncé par Zacharie, le père de Jean- Baptiste, comme un sauveur « qui nous délivre de nos ennemis », attendu comme le Messie, ne s’engage pas dans la voie énergique qu’espérait semble-t-il son cousin Jean-Baptiste. Il se signale par une activité de guérisseur remarquable, suscitant l’admiration et l’adhésion populaire. Celle-ci aurait pu lui offrir l’occasion d’une action d’envergure, politique, voire militaire, mais c’est précisément ce qu’il se refuse à entreprendre. Il recommande plusieurs fois à ceux qu’il guérit de ne pas lui faire de publicité. Lorsqu’il pressent qu’on veut le faire roi, il se retire à l’écart.
La seule fois où il acceptera d’être acclamé roi, c’est monté sur un âne. Et le seul fait d’armes qu’il s’autorise après son accueil triomphal à Jérusalem, c’est de chasser, sans aucune arme, les marchands du temple. Quand, quelques jours plus tard, on vient l’arrêter, il n’oppose aucune résistance et dissuade ses disciples de le défendre par les armes. Accusé par les autorités juives de soulever le peuple contre les Romains en se déclarant roi, Jésus ne nie pas être roi, mais explique au gouverneur romain Pilate que son royaume n’est pas d’origine terrestre : « Si mon royaume était de ce monde, lui répond-il, mes partisans auraient combattu pour empêcher que je sois arrêté. »
L’écriteau qui, en trois langues, désignera le condamné comme « le roi des Juifs », confirme le ...