Au XIXe siècle, les trois grandes puissances du monde ont aboli l’esclavage. L’Angleterre en 1833, la France en 1848 et l’Amérique en 1863.
Le 4 avril 1968, Martin Luther King meurt en combattant pour la justice, la paix, la liberté et les droits civiques des Noirs. Son combat était une lutte contre les conséquences psychologiques, sociologiques, économiques et politiques de l’esclavage un siècle après son abolition... En effet, cent ans après l’abolition de l’esclavage, King constate que les Noirs ne sont pas libres, le racisme a été institutionnalisé à travers la ségrégation raciale
(1).
« En 1857, la Cour suprême des États-Unis acheva de la légaliser par le décret de Dred Scott, qui déclarait que le Noir n’avait aucun droit et que le respect était dû au Blanc
(2). » Les fameuses lois Jim Crow ont suivi(1892)
(3).
Martin Luther King écrit :
« C’est pourquoi, nous sommes accourus dans ce lieu pour rendre manifeste cette honteuse situation. En ce sens, nous sommes montés à la capitale de notre nation pour toucher un chèque. En traçant les mots magnifiques de notre Constitution et notre Déclaration d’Indépendance, les architectes de notre république signaient une promesse dont hériterait chaque Américain. Aux termes de cet engagement, tous les hommes, les Noirs, oui, aussi bien que les blancs, se verraient garantir leurs droits inaliénables à la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur. »
Il est évident aujourd’hui que l’Amérique a failli à sa promesse, en ce qui concerne ses citoyens de couleur. Au lieu d’honorer son obligation sacrée, l’Amérique a délivré au peuple un chèque sans valeur ; un chèque qui est revenu avec la mention ‘Provisions insuffisantes’
(4) ».
Alors King s’indigne, rêve et s’engage contre l’injustice et pour la paix. Il s’indigne contre le racisme, la violence et la pauvreté
(5). Le 28 août 1963, cinq ans avant son assassinat, Martin Luther King mène la marche contre les discriminations raciales à Washington et rêve d’une Amérique fraternelle, interculturelle où Blancs et Noirs se retrouveraient unis et libres comme le souligne cette parole qu’il prononce et qui a trouvé un grand écho dans le monde, et surtout chez l’évêque Desmond M. Tutu :
« Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. » Ce jour-là, le pasteur noir américain, au pied du Mémorial Lincoln, prononce devant 250.000 personnes son rêve d’humanité (I have a dream : « Je fais un rêve »)
(6), un rêve partagé qui
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