Des religions, il y en a pour tout le monde. Mais il y en a eu à toutes les époques, et surtout partout : dans toutes les cultures, dans toutes les ethnies. Parfois même, il y a des « religions » qui appartiennent en quelque sorte aux familles. Quelquefois, elles sont appelées « religion des ancêtres ». Vous les connaissez peut-être. Peut-être même sont-elles une partie vitale de votre culture, et de votre vie personnelle. Ce type de vénération se manifeste par un respect et une certaine forme de vénération religieuse des ancêtres de la famille, de la tribu ou de l’ethnie. Cette pratique collective permet de trouver ainsi l’apaisement de la communauté, l’aide nécessaire en cas de troubles, mais aussi un sens d’identité. Ceux qui ne vivent pas cette réalité de l’intérieur peuvent parfois méconnaître qu’une religion ancestrale permet de donner à ses adeptes un sens d’identité, que l’on peut perdre et retrouver.
Il ne faut donc pas s’étonner d’entendre dire que renouer avec une pratique communautaire ancestrale peut procurer un certain bien-être grâce à la redécouverte d’une identité qui avait pu être oubliée ou perdue. Dans un monde qui nous invite à nous découvrir nous-mêmes, cela peut même facilement devenir salutaire. Après tout, les promesses de pouvoir devenir tout ce que l’on veut, tout et n’importe qui, peuvent aussi conduire à n’être plus personne en réalité. C’est déstabilisant. Il est en fait difficile de se re-fabriquer à partir de rien. D’ailleurs est-ce possible ? En réalité, personne ne peut se réinventer totalement. On le comprend : retrouver son identité à travers une relation avec ses ancêtres peut devenir un chemin bien plus apaisant.
Je comprends, mais une question me vient alors à l’esprit. De quels « ancêtres » parlons-nous ? Jusqu’où, dans l’histoire d’une culture, d’un groupe, ou d’une famille, faut-il remonter pour retrouver l’authentique relation avec nos « ancêtres » ? La connaissance d’une partie de nos ancêtres ne suffit pas. Soyons logiques : pour être en paix avec ces derniers, il faudrait connaître toute notre ascendance. Or, celle-ci se perd dans les méandres de l’histoire de l’humanité. Comment retrouver notre identité, notre religion « ancestrale » ?
La Bible elle-même nous présente l’humanité comme partageant une même histoire, de mêmes ancêtres, et une même famille commune : nous sommes tous des êtres de glaise, des « Adam » tirés de la terre. Nous faisons partie de cette famille humaine créée à l’image du Dieu créateur. C’est lui qui nous a donné une identité en nous liant à lui, en établissant une communion avec lui. Avec la venue de Jésus-Christ, il nous donne même un nom : le sien.
Il est vrai que la foi chrétienne a une prétention universelle : elle présente nos ancêtres, desquels nous venons tous. Elle présente un Dieu créateur de la terre, et de tout ce qu’elle contient. C’est lui « l’Ancêtre suprême » de tous les hommes et c’est seulement à travers lui que nous pouvons trouver notre identité. D’ailleurs, la Bible ajoute qu’il est venu révéler celle-ci en Jésus-Christ : c’est lui qui, Dieu fait homme, vient nous dire que notre communion avec le Créateur est rétablie en lui.