Une nouvelle guerre est en cours aux frontières du territoire européen. Face à celle-ci, la question se pose : que faire, que dire ? Au-delà de cette guerre en particulier, une question plus globale se présente à nous : se pourrait-il qu’il y ait des guerres justifiées ?
Dans l’histoire chrétienne, la notion de « guerre juste » a malheureusement parfois été utilisée pour entreprendre des guerres injustes. Cependant, dès Saint Augustin (354-430), les chrétiens ont reconnu qu’il y avait des situations qui exigeaient une réaction armée (mais non individuelle) en vue de défendre le principe de bonté et de justice, et les personnes opprimées. C’est le fondement de la théorie de la « guerre juste ».
Juste ou justifiée ?
Le terme « juste » peut nous heurter. Une guerre peut-elle vraiment être « juste » ? L’expression « guerre juste » ne veut pas dire qu’il n’y a pas de conséquences mauvaises pour les populations civiles, qui souffrent toujours de la guerre. Cette expression nous aide à voir que la guerre peut parfois être justifiée.
Des critères exclusifs
La théorie de la « guerre justifiée » propose plusieurs critères pour tracer les contours de ce qui serait légitime. Impossible de revenir ici sur chacun d’entre eux. Je voudrais mentionner le critère fondamental : aucune guerre ne peut être justifiée si sa cause n’est pas « juste ». C’est le critère le plus important, ce qui exclut la plus grande majorité des guerres qui ont traversé l’histoire de l’humanité.
Et l’amour dans tout ça ?
La « guerre justifiée » a un vrai souci de l’amour et de la justice. La guerre peut être justifiée par l’amour du prochain. Le Nouveau Testament, s’il ne condamne pas la guerre, exige l’amour dont la démonstration passe par la lutte active contre le mal. L’apôtre Paul nous indique d’ailleurs que le principe de l’autorité civile concerne la punition du mal et la promotion du bien. La notion de « guerre justifiée » n’est pas opposée au désir de voir la paix régner entre peuples et nations. Opposer les deux n’est pas nécessaire, mais invite à une très grande prudence.
En attendant le royaume qui vient
Parler de « guerre justifiée » ne doit en aucun cas être invoqué pour simplement justifier nos décisions géopolitiques ou économiques. Cette notion ne doit pas non plus éclipser une réalité plus importante : l’espérance que les chrétiens ont reçue de Dieu est que Christ lui-même apportera la seule paix éternelle.
Leur espérance est que la bonne nouvelle de Jésus-Christ amène la réconciliation avec Dieu et avec le reste de l’humanité. Voilà une bonne nouvelle qui, ayant en vue le royaume, anéantira toute nécessité de résistance armée contre le mal... Ce dernier, avec la mort, sera totalement anéanti !