La médiation fait partie des modes alternatifs de régulation des conflits (Marc) et vise « à réduire, apaiser, résoudre des situations de conflits ou de différends entre des personnes(1) » au niveau collectif ou interindividuel. Elle a connu un véritable engouement à partir des années 1980 au point que l’offre, aujourd’hui foisonnante, appelle quelques clarifications.
Un seul mot, plusieurs réalités
Tout ce qui se nomme médiation ne recouvre pas, loin s’en faut, la même réalité. L’une des distinctions éclairantes tient à l’objet même de la médiation. On parle de médiation verticale quand il s’agit de traiter des demandes ou réclamations de citoyens vis-à-vis de l’État ou des services publics (ils font alors appel, selon les cas, au Médiateur de la République, au Médiateur de Radio France…). Il y a bien généralement un conflit à la base de la consultation du Médiateur, mais la médiation, qui concerne des parties inégales par nature (l’État et le citoyen, une administration publique et un usager…), vise plutôt à résoudre un problème de fonctionnement. Par contre, on parle de médiation horizontale quand il s’agit de traiter des demandes de régulation ou de résolution de différends entre des personnes (physiques ou morales) considérées comme en position d’équivalence relationnelle, au moins le temps que la médiation s’opère. Il y a donc bien un différend ou un conflit à la base de cette demande, et l’issue recherchée est celle d’un agrément qui ne lèse aucune des parties.
Un processus de communication librement consenti
Sauf cas particulier, c’est bien du côté de la médiation horizontale que se situe la médiation « ecclésiale » : entre deux membres ou deux familles de l’Église, entre un groupe et le conseil, entre le pasteur et un membre du Conseil, entre deux Églises locales… Il n’est pas inutile à ce stade d’être plus précis dans la définition de ce type de médiation. Selon Fahti Ben Mrad, il s’agit d’un :
« … processus de communication éthique reposant sur la responsabilité et l’autonomie des participants, dans lequel un tiers – impartial, sans pouvoir décisionnel ou consultatif, avec la seule autorité que lui reconnaissent les médiés – favorise par des entretiens confidentiels l’établissement, le rétablissement du lien social, la prévention ou le règlement de la situation en cause(2) (c’est nous qui soulignons) . »
Mise en valeur de la responsabilité et de l’autonomie des parties en présence, nécessité pour le médiateur de ne pas ...