Méditation
« Accueillez-vous donc les uns les autres, comme Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu » (Romains 15.7).
Ce verset nous est familier. Nous l’avons lu souvent, mais prenons-nous bien la mesure de ce que Paul nous dit ici ? En particulier lorsque nous évoquons la lecture de la Parole de Dieu pour autrui, ayons une lecture accueillante, car il en va de la gloire de Dieu. Nous souvenons-nous que nous avons nous-mêmes été accueillis par Dieu et que son accueil est permanent ? Qu’il en soit ainsi, aussi, pour nous avec l’aide du Saint-Esprit.
Cadre de réflexion
Pour aborder cette question de la nécessaire cohérence entre la lecture de la Parole de Dieu individuelle et communautaire, nous chercherons à repérer notre manière de lire et de transmettre l’Écriture à quelqu’un de concret. Retenons déjà que, lorsque nous cherchons à traiter des cas pastoraux particuliers, nous nous adressons à la fois à un individu et à une communauté ecclésiale proche. Le message ne peut être contradictoire, mais il peut avoir des accents différents selon le cas pastoral présent. Nous sommes en situation de relation et de responsabilité, et toute notre attention doit être requise pour agir le mieux possible envers ceux qui nous sont confiés.
Préalables
Quand se conjoignent relation et responsabilité, apparaissent deux cas de figure : le légalisme et le laxisme. De quoi parle-t-on ? Le légalisme consiste à agir avec des principes absolus. Outre le fait que ces principes sont rigides, le légalisme ne tient pas compte de l’individu, ou trop peu. Il ne permet pas de regarder une situation présente dans son contexte, ou de rechercher les circonstances qui ont pu amener une personne dans une situation difficile. Ainsi, le légalisme ne nous rend pas disponibles pour l’accompagnement de l’autre, car il l’efface. Le laxisme, quant à lui, ne prend en compte que le ressenti ou le vécu d’une personne. Si la personne est mise dans son contexte, ce qui est une bonne chose, le laxisme éteint la révélation que Dieu donne et l’obéissance qu’il demande. Le laxisme ne nous rend pas disponibles pour Dieu ou pour éclairer notre prochain, car il éteint la révélation.
Nous pourrions alors dire que légalisme ou laxisme font passer à côté de la bénédiction divine. Pourrions-nous aller jusqu’à dire que Dieu est absent dans les deux cas ?
Il va sans dire que nous n’agissons jamais totalement d’une manière légaliste ou laxiste, mais nous naviguons entre ces deux extrêmes, et souvent selon les sujets abordés.
Une double dimension
Repérons que, dans l’accompagnement, nous nous retrouvons avec une double dimension : celle de l’objectif-principe et celle du subjectif-vécu. À cela s’ajoutent la double réalité du général et du particulier, ou du collectif et du singulier. La question est de savoir s’il faut donner le même message pour tous ou s’il faut livrer un message entièrement personnalisé ? Par rapport à cette double situation, notre histoire, notre personnalité, notre formation ou encore notre expérience en tant qu’accompagnateur nous pousseront à des choix, souvent involontaires. Des choix qui auront un impact plus important qu’il n’y parait. Nous risquons fort de favoriser l’un au détriment de l’autre, sans nous en rendre compte ; soyons vigilants.
Une lecture-interprétation
La lecture-interprétation est une réalité et s’invite comme indispensable à toute gestion du relationnel lorsque ...