Cela fait 40 ans que j’ai le privilège de connaître Gérard Pella. Et je mesure, avec reconnaissance, tout ce que je lui dois. En 1975, je pris la décision de commencer des études de théologie à l’Université de Lausanne, à côté de mes études en sciences sociales et politiques. Et c’est dès cette période que je fis la connaissance de ce « frère aîné » dans la foi et les études, qui tenait précisément à articuler ces deux dimensions de nos vies. Je me souviens de ses méditations bibliques brillantes (par exemple, du Psaume 84 qui l’a inspiré, et nous à sa suite) comme de ses constantes stimulations à articuler le respect du Seigneur et de sa Parole avec une pensée fine et claire. C’est grâce à Gérard, et à toute l’équipe autour de la revue
Hokhma qu’il a su susciter, que j’ai pu terminer mes études sans être trop meurtri par ce qui, à la Faculté de théologie, pouvait être rongé par le doute et l’agnosticisme. Puis nous nous sommes un peu perdus de vue.
Mais depuis une vingtaine d’années, et sous son impulsion, nous avons pu renouer des liens solides, grâce à un groupe de prière et de partage qui se voit une dizaine de fois par année. C’est dans ce groupe que nous avons pu nous soutenir mutuellement dans les grandes épreuves qui nous ont si profondément marqués, l’un et l’autre. Ainsi, lors du service funèbre de notre fils Simon, le 3 septembre 2005, décédé après une longue et terrible maladie (leucémie), Gérard a pris la parole pour y apporter un court message d’encouragement (la prédication ayant été assumée par Bernard Bolay (1) ). Et lors du service funèbre de son épouse Sandra, le 3 septembre (même jour !) 2013, décédée après une autre longue et terrible maladie (sclérose en plaque), Gérard m’a demandé de présider ce service funèbre et d’y apporter la prédication.
En hommage à Gérard, j’offre aux lecteurs de Hokhma ces deux textes à la fois intimes et publics qui expriment ce qui est au cœur de nos vies et de nos espérances.
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