À cause du retour des Talibans au pouvoir, j’avais conclu un peu vite que toute présence, ou action chrétienne, était impossible dans ce pays où la charia est imposée, et où les femmes et les jeunes filles sont si stigmatisées.
« Impossible ne semble pas français » paraît nous répondre Ariane Hiriart, fondatrice en 2002, avec son mari, de l’ONG Le Pélican. La preuve !
Même si chaque jour peut être le dernier
Ni les attentats, ni les kidnappings, ni les menaces de mort, ni les trahi¬sons, ni même la mort de son mari ne l’empêchent d’aimer ses amis Hazaras, cette minorité chiite dans un pays à majorité sunnite.
Jour après jour, elle continue de travailler avec une passion inaltérable en faveur des femmes, des enfants et des sourds-muets de Kaboul pour leur donner un espoir et un avenir.
Le moteur de son action
Aimer sans discrimination de race ni de religion, porter secours aux plus démunis, lutter résolument contre l’ignorance et la pauvreté, telle est en effet sa motivation primordiale. Grâce à son ONG, elle apporte une aide concrète et morale par des actions ciblées qui changent durablement la réalité du quotidien et fait ainsi renaître l’espérance.
Une aide appréciée
Depuis 2003, Le Pélican assure l’intendance d’une école, une deuxième école s’est ajoutée en 2014. Ensemble, elles accueillent 450 élèves de 3 à 42 ans. Ceux-ci suivent un enseignement primaire de qualité en dari : écriture, lecture, calcul, sciences, anglais et pachto (2e langue officielle). Elles proposent aussi des activités ludiques et sportives accompagnées d’un repas chaud. Trois de ces écoles sont dédiées aux sourds.
Une formation de couturière et d’esthéticienne, ainsi qu’un cours de peinture et dessin, ont été créés en 2020. À cause de l’arrivée des Talibans, ce centre ne fonctionne plus, mais nous sommes en train de négocier pour la réouverture de ces programmes dédiés aux grandes filles sourdes. Notre programme d’alphabétisation des femmes attend, lui aussi, l’accord des Talibans.
Et les Talibans ?
Quand on demande à Ariane si elle n’a pas peur que les Talibans l’empêchent de mener ces projets, elle répond : « Ils comprennent que c’est dans l’intérêt des maris d’avoir des femmes compétentes, capables de les servir. Mais il faut beaucoup de prières et l’intervention de Dieu pour débloquer la situation. Je pense que nous sommes près du dénouement. »
Je suis heureux de m’être trompé
Oui, il y a encore dans notre monde des gens qui aiment suffisamment leur prochain pour braver leur peur et être prêts à leur sacrifier leur vie. Et vous ?
Ariane Hiriart est l'auteur de cet ouvrage autobiographique.
Une aventure hors du commun.
LE PÉLICAN RECHERCHE UN(E) FUTUR(E) CHEF DE PROJET POUR DIRIGER SES ÉCOLES Pour en savoir plus sur les compétences et qualités requises et le niveau de rémunération. Une formation sera assurée par Ariane Hiriart. |