Dans Le conte de deux cités, Sidney Carton et Charles Darnay aiment la même femme, mais c’est finalement Charles qui épouse la belle. Vers la fin du récit, Charles est arrêté et enfermé dans un donjon en attendant d’être exécuté. Sidney, qui lui ressemble un peu, se faufile dans la prison, assomme son ancien rival, le fait emmener par des amis, enfile ses vêtements et reste là pour mourir à sa place. Un geste admirable !
Plus beau qu’un conte
La Bible nous apprend que le péché qui nous habite fait de nous des condamnés à mort. Elle nous annonce aussi que Jésus est venu prendre notre place. Il s’est volontairement substitué à nous les hommes alors qu’il n’avait rien fait de mal. Tout simplement parce qu’il nous aime et veut nous sauver.
Le bouc émissaire d’autrefois
Ce que Jésus a fait il y a 2000 ans était préfiguré chaque année en Israël. En effet, lors du Yom Kippour, le prêtre en chef devait charger symboliquement un bouc de tous les péchés de la nation, puis il le chassait loin dans le désert. C’est ce qui a donné l’expression « bouc émissaire ». Avec le recul, nous comprenons que c’était une manière pédagogique d’enseigner que le péché est quelque chose de grave, mais que Dieu veut offrir le pardon. Celui-ci nécessite un sacrifice.
Le vrai bouc émissaire d’aujourd’hui
Les textes bibliques nous apprennent que Jésus est devenu, une fois pour toutes, ce bouc émissaire qui prend sur lui toutes les fautes des hommes. Lui-même a maintes fois rappelé qu’il est venu sur terre pour offrir sa vie et mourir. Il s’y était préparé. Même si sa mort a quelque chose d’odieux et de profondément injuste, il l’a annoncée en des termes qui ne laissent pas de place au doute : « Personne ne prend ma vie, mais je la donne moi-même. J’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de la recevoir à nouveau. »
La victoire de Jésus sur la mort est le signe que son sacrifice a été accepté. À travers lui, Dieu accorde dès aujourd’hui la « vie éternelle » à ceux qui mettent en lui toute leur confiance. Rien ne pourra jamais les séparer de son amour, pas même la mort.
Et nous dans tout ça ?
Si nous avons compris et accepté que Jésus a vraiment pris notre place de fautifs, nous n’avons plus besoin de chercher des coupables ailleurs, ni même de nous trouver des excuses. Certes, nous sommes pécheurs, mais Dieu nous offre le pardon en cadeau. Nous voilà alors libérés de nos violences et de notre culpabilité. Encore faut-il accepter ce cadeau !
La mort de Jésus est avant tout un acte d’amour envers nous. C’est aussi la condition pour nous de pouvoir renouer avec le Dieu saint qui nous aime.