Nathan et Louise se disputent. Le ton monte, et ils en viennent finalement aux mains. Ils se précipitent maintenant vers leur maman pour s’écrier tour à tour :
– C’est lui qui a commencé !
– Non, c’est elle !
– Non maman, je t’assure : c’est lui, d’ailleurs...
Au final, maman ne saura jamais qui punir : son fils ? Sa petite sœur ? Les deux ? Impossible de choisir. Chacun semble réellement sincère.
Cela nous fait sourire jusqu’à ce que nous comprenions que les enfants sont en fait un vrai miroir des adultes.
Les « grands » de ce monde n’échappent d’ailleurs pas à la règle. En avez-vous jamais vu un qui s’estimait responsable de ce qui ne va pas dans son pays ou dans le monde ? C’est toujours la faute des autres. Cela fait penser aussi à la scène biblique du jardin d’Éden où Adam justifie sa faute en accusant sa femme... et en égratignant Dieu lui-même. En substance : « C’est la femme que tu m’as donnée qui... »
Nous ne manquons pas de spécialistes pour expliquer savamment les crises et les problèmes parfois très graves de notre monde. Mais je n’en ai entendu aucun jusqu’ici nous dire que c’est l’homme lui-même qui est corrompu et qui a besoin d’être transformé en profondeur. Cela ne crève-t-il pourtant pas les yeux ?
Lucide sur lui-même mais bien malheureux, un homme s’est écrié un jour : « Le mal est attaché à moi. Je ne fais pas le bien que je veux et je fais le mal que je ne veux pas... Qui me délivrera donc ? »
Cet homme a reçu une réponse magnifique. Nous la recevrons à notre tour lorsque, nous aussi, nous accepterons de regarder notre propre réalité en face.
Georges Mary
POUR ALLER PLUS LOIN : Romains 7.15-25 ; 8.1-39