Avant Jésus-Christ
Dans cette première partie de la Bible, que l’on appelle Ancien Testament, on peut globalement distinguer trois catégories de violence, selon la manière dont Dieu y est impliqué.
La violence racontée
Dieu ne l’approuve pas. Il est même souvent explicitement dit qu’il la désapprouve. Contrairement aux idées reçues, la Bible se situe bien dans notre monde avec sa violence et ses horreurs. Elle ne relate pas un conte de fée. Ainsi, dès ses premières pages, on voit Caïn tuer Abel son frère. C’est bien la liberté humaine qui est à l'œuvre. Les hommes sont libres, et cette liberté mal utilisée peut conduire à la mort.
Tout ce que la Bible raconte ne doit pas être imité. Mais cela doit nous interroger sur notre propre inclination à faire le mal. N'avons-nous pas tous, dès notre plus tendre enfance, de la violence en nous ?
Les sanctions violentes
Le meurtre, l’adultère, la rébellion caractérisée et obstinée contre les parents… étaient punis de mort dans la première partie de la Bible. Ce que nous appelons l’Ancien Testament est témoin de cette période. Il institue aussi la célèbre loi du Talion : « œil pour œil, dent pour dent ». Il faut cependant observer que dans le contexte, ce principe limite l’ampleur de la vendetta : l’usage à l’époque était de se venger pour obtenir une réparation plus grande que la perte subie. Cette règle devait ainsi permettre à la victime de négocier une indemnisation réellement équitable. La formule est aussi remarquable en ce que la sanction est la même pour tous, sans dépendre des classes sociales. On ne peut pas toujours en dire autant, même aujourd’hui.
Il arrive aussi que, par moment, ce soit Dieu qui commande la guerre et la mise à mort des ennemis. Le cas le plus connu se situe lors de la conquête du pays promis. Il faut noter qu’en règle générale, une ville assiégée devait se voir proposer la paix. Si elle acceptait en se soumettant, seuls les hommes devaient être mis à mort. La règle d’extermination totale qui s'appliquait uniquement aux peuplades habitant Canaan au moment de la conquête, impliquait que leur armée ayant été vaincue, la population se fondait dans la nature.
Quand Dieu intervient lui-même
Finalement, il y a les cas où Dieu agit lui-même, directement ou indirectement, pour faire mourir quelqu’un. Les célèbres dix plaies d’Égypte en sont un exemple. Dieu a envoyé diverses catastrophes contre l’Égypte parce que ses autorités retenaient le peuple d’Israël captif en esclavage et refusaient de le laisser partir. Notons que les textes bibliques soulignent que Dieu fait preuve de patience et n’exécute pas immédiatement l’intégralité des sanctions méritées. Comme toujours, son vrai désir est que les méchants changent de conduite, et échappent au châtiment.
Depuis Jésus-Christ
Par son exemple et ses enseignements, Jésus bannit de façon assez radicale la violence dans les relations interpersonnelles. Il n’est du reste pas venu instaurer un royaume terrestre, doté d’une armée et utilisant la violence pour se maintenir ou exercer la justice comme c'était le cas pour Israël.
Ce qui domine chez Jésus, c'est sa grande compassion, qui se manifeste notamment dans ses nombreuses guérisons et le pardon accordé.
Mais Jésus manifeste aussi une certaine violence verbale. On pense surtout ici à l'épisode où il chasse les marchands du Temple (Jean 2). Cette violence-là traduit une grande rectitude : Jésus est en colère car on salit Dieu par des pratiques iniques dans son temple. Sa violence vise à remettre sur le droit chemin du bon rapport à Dieu. C’est en réalité la même violence que celle de Dieu dans la première partie de la Bible. Elle surgit quand on ne le reconnaît pas comme celui qui est amour.
Dans son enseignement, Jésus augmente encore le niveau d’intransigeance morale démontrée dans l’Ancien Testament. Si les autorités civiles doivent punir les malfaiteurs sur un plan humain, pour le maintien de la société, nulle part depuis la venue de Jésus, Dieu ne donne mission ou autorisation aux croyants d’exercer eux-mêmes la justice.
Le jugement à venir
Jésus a exclu pour ses disciples toute violence, mais c’est sans doute celui qui, dans toute la Bible, a parlé le plus du jugement à venir. Il s’est d’ailleurs désigné comme le juge final. Ne doutons pas qu’il jugera le monde selon la justice et sans jamais rien renier de son amour.
La violence de Dieu et la croix de Jésus
La Bible témoigne que l’humanité tout entière mérite la colère de Dieu pour sa révolte contre son créateur et pour tous les actes dont elle s’est rendue coupable.
Elle atteste aussi que Dieu a pris les devants en prenant sur lui le châtiment mérité par les hommes.
Dans un premier temps, il a choisi un peuple, Israël. Il l’a adopté et préparé à recevoir son Messie. Ensuite, il est venu en la personne de Jésus au sein de ce peuple.
Certes, ce sont bien les hommes qui ont cloué Jésus sur la croix, dans un ultime acte de rébellion contre Dieu. Mais au travers de cet acte horrible, Dieu avait prévu que Jésus prendrait sur lui la juste colère, à la place des hommes.
Sur la croix, Dieu se fait la victime de sa propre « violence » et de la méchanceté humaine. Dieu prend sur lui le châtiment que toutes les fautes de l’humanité méritent. Il a subi sa propre colère pour que l’humanité puisse en être libérée.
Et aujourd’hui ?
Dieu propose aux hommes une relation avec lui d’où la violence, la peur et la culpabilité ont disparu. En effet, il a pris sur lui toutes les conséquences morales de leurs fautes.
Ce que Dieu attend de nous :
• Reconnaître que nous méritons sa juste colère car nous faisons le mal et vivons sans lui.
• Croire et accepter que Jésus-Christ a lui-même porté cette colère à la croix.
• Entrer dans la relation renouvelée avec lui qu’il nous propose.
• Nous laisser transformer par lui.
Dieu use de patience pour que le plus grand nombre accepte son offre de pardon et de paix.
À vous, à moi, à nous de voir si nous voulons accepter cette offre de Dieu.
Aujourd’hui est encore un jour de grâce.